vendredi 24 décembre 2004

L'alliance du Pentagone avec les nazis

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Quand donc des inspecteurs internationaux iront-ils visiter les laboratoiresde destructions massives ... aux U$A ???
RoRo
----- Original Message -----
> From: "Coord. Naz. per la Jugoslavia"
<jugocoord@tiscali.it>>
Subject: [JUGOINFO]


L'alliance du Pentagone avec les nazis

> > > > http://www.reseauvoltaire.net/article14657.html> >
« Operation Paperclip » : des V2 à la Lune> >

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'état-major des États-Unis met> en place l'opération Paperclip à l'insu du Président Roosevelt. En> quelques années, près de 1500 scientifiques nazis sont exfiltrés et> recrutés pour lutter contre l'URSS communiste. Ils poursuivent> notamment des recherches sur les armes chimiques, sur l'usage des> psychotropes dans la torture, et sur la conquête spatiale. Loin de les> affecter à des postes subalternes, le Pentagone leur confie la> direction de ces programmes qu'ils marquent de leur empreinte> idéologique.> > 24 août 2004> > > La Seconde Guerre mondiale à peine terminée sur le théâtre européen,> les États-Unis et l'URSS entrent en rivalité. Leur priorité devient de> piller le plus rapidement l'ennemi vaincu, le IIIe Reich. Le> savoir-faire technologique développé par les scientifiques allemands> suscite toutes les convoitises bien qu'il soit le fruit d'une> exploitation d'une main d'œuvre servile issue des camps de> concentration.> > Une partie de l'état-major états-unien, bouleversée par ce que> découvrent ses hommes à Dachau, Auschwitz, Dora, ordonne de recueillir> le plus grand nombre de preuves possible en vue d'un procès des> dirigeants nazis. D'autres officiers de l'état-major considèrent au> contraire que ces criminels forment un personnel irremplaçable qu'il> convient de mettre au service de la puissance des États-Unis. Une> opération militaire de récupération des scientifiques allemands ayant> travaillé pour le IIIe Reich est donc montée par le Pentagone. Appelée> « Operation Paperclip » (Opération Trombone), elle est confiée à la> Joint Intelligence Objectives Agency (JIOA) [1], qui regroupe alors> l'ensemble des services de renseignement militaires états-uniens. Comme> l'expliquera plus tard son directeur, Bosquet Wev, « le gouvernement se> préoccupait de "bagatelles" - les dossiers des nazis - au lieu de> privilégier "l'intérêt des États-Unis, et gâchait ses forces> inutilement à vouloir frapper un cheval nazi mort" » [2].> > L'opération se heurte à de vives résistances à la fois chez les> responsables politiques et dans l'état-major. La position du président> Franklin Delano Roosevelt était claire : interrogé par William Donovan,> chef de l'OSS, sur l'opportunité d'accorder des privilèges aux> officiers SS et aux membres du ministère des Affaires étrangères> allemand, le président des États-Unis refuse. Parmi les personnes ainsi> recrutées par l'OSS, « certains devront peut-être carrément être jugés> pour crimes de guerre ou au moins arrêtés pour avoir participé de> manière active aux activités nazies », argue-t-il. Passant outre> l'ordre présidentiel, la JIOA prend la décision de falsifier les> dossiers militaires des scientifiques allemands qu'elle projette> d'exfiltrer aux États-Unis [3].> > Les scientifiques les plus convoités dans l'immédiat sont ceux qui ont> fait peser la menace la plus lourde sur le camp des Alliés,> c'est-à-dire ceux chargés de la conception des redoutables missiles V2.> Leur chef de file est Wernher von Braun. Agé de seulement 32 ans en> 1945, il s'agit d'un des plus brillants ingénieurs de l'époque. Dès les> années 1930, il travaille sous la houlette d'Hermann Oberth, père de> la fusée allemande. Il rejoint la SS et le commandement personnel du> chef de l'organisation, Heinrich Himmler, avant d'obtenir le grade de> commandant. Pendant la guerre, il travaille au centre de Peenemünde sur> le projet de fusées V2. Celles-ci sont construites à l'usine> Mittelwerk, par du personnel venu du camp de concentration de Dora.> > [PHOTO: Le major SS Wernher von Braun, 1943> Présentation aux dignitaires nazis du centre de recherche de Peenemünde> où fut conçue la « guerre des étoiles » et réalisés les V2. Von Braun> devint ultèrieurement le patron de la NASA.]> > Après la victoire des Alliés, il est interné un temps à Garmisch par> l'équipe du colonel états-unien, Holger Toftoy, habité d'un projet> fou : relancer sur la base de Fort Bliss, aux États-Unis, le programme> de fusées sur lequel travaillait von Braun. Il charge d'ailleurs> celui-ci de convaincre avec lui ses anciens collègues de rejoindre> l'aventure. La tâche n'est pas très difficile : la plupart des> scientifiques concernés risquent, s'ils restent en Europe, d'être> traduits devant un tribunal pour « complicité de crimes de guerre ».> Parallèlement, un des directeurs de la JIOA, E.W. Gruhn, se charge> d'établir une liste des scientifiques allemands et autrichiens les plus> qualifiés pour les faire recruter par ses services. Il s'appuie pour> cela sur Werner Osenberg, qui a dirigé la section scientifique de la> Gestapo chargée de vérifier la fiabilité politique des savants> travaillant pour le Reich. Les rapports et dossiers de la sinistre> police permirent à Osenberg d'établir une liste de quinze mille noms de> scientifiques, mentionnant leurs affiliations politiques et leur valeur> scientifique. Ainsi que l'observe Linda Hunt, cette méthode> « favorisait l'embauche de nazis convaincus » [4]> > Le programme confié à von Braun n'obtient pas immédiatement les> résultats attendus. En juin 1947 le premier V2 modifié est tiré depuis> la rampe de lancement de White Sands Proving Ground, au> Nouveau-Mexique. La fusée, assemblée à partir de pièces allemandes> trouvées à Mittelwerk, s'écarte de sa trajectoire initiale pour aller> s'écraser de l'autre côté de la frontière mexicaine, à moins de cinq> kilomètres d'un quartier surpeuplé de la ville de Juarez. Ce qui oblige> Washington à expliquer immédiatement aux Mexicains qu'il ne veut en> aucun cas lancer une attaque de missiles contre leur pays.> > [PHOTO: Note déclassifiée du chef d'État Major de l'US Air Force datée> du 2 juin 1953 attestant que 820 scientifiques nazis ont déjà été> recrutés dans le cadre de Paperclip.]> > Le transfert de scientifiques aussi impliqués dans l'appareil nazi ne> pouvait se passer sans encombre. Nombre d'entre eux n'ont accepté cet> « exil » que sous la menace de poursuites judiciaires dans leur propre> pays. Ce qui n'est pas un gage de fiabilité. Au mieux, ils considèrent> collaborer avec un allié objectif dans la lutte contre l'URSS. Au pire,> ils sont décidés à partager le moins possible les technologies qu'ils> maîtrisent, ou bien à les vendre au plus offrant. Ces problèmes sont> d'ailleurs identifiés dès le début de l'opération. Walter Jessel,> lieutenant de l'armée états-unienne, a été chargé en 1945 d'évaluer la> loyauté des scientifiques avant qu'ils ne quittent l'Allemagne. Son> rapport, fondé sur des interrogatoires, conclue que von Braun et ses> hommes cherchent à cacher leurs informations aux officiers> états-uniens. Selon le militaire états-unien, leur faire confiance> serait « une absurdité évidente ». Après tout, les scientifiques> allemands étaient, encore très récemment, dans le camp ennemi. Malgré> cela, ils ne seront jamais placés sous stricte surveillance par le> commandant James Hamill, pourtant directement responsable du groupe> Paperclip à Fort Bliss : « non seulement (..) les membres de Paperclip> étaient autorisés à avoir largement accès aux informations secrètes,> mais (…) il n'y avait ni couvre-feu, ni vérification du courrier> allemand ». De plus, « les activités des scientifiques à l'extérieur> étaient très peu contrôlées ». Ce qui témoigne, soit d'une légèreté> incroyable, soit d'une confiance aveugle ne pouvant s'expliquer par de> la simple naïveté.> > > Une opération d'« intérêt national »> > L'opinion publique ne s'émeut pas de cette arrivée sur le territoire> états-unien d'anciens scientifiques nazis. D'autant qu'elle est> soigneusement désinformée sur le sujet. Fin 1946, le département de la> Guerre organise même une journée porte ouverte à Wright Field afin de> présenter une délégation de « savants allemands » à la presse. Les> articles publiés à la suite de cette initiative de pure propagande> passent totalement sous silence les antécédents douteux de ces> ingénieurs si brillants. La doxa du Pentagone veut que tous aient été> « passés au crible ». Le sous-secrétaire à la Guerre Patterson déclare> notamment qu'« aucun scientifique soupçonné de crimes de guerre n'a été> introduit aux États-Unis ». En réalité, d'importantes dissensions> existent au sein même de la base de Wright Field, où plusieurs> militaires états-uniens s'indignent de devoir travailler avec des> « criminels de guerre nazis ». Theodor Zobel est ainsi accusé d'avoir> « effectué des expériences sur des êtres humains quand il dirigeait les> souffleries de Chalais-Meudon, en France », une information confirmée> par un rapport de l'OMGUS, l'administration militaire états-unienne de> Berlin. L'expert en carburant de Jet, Ernst Eckert, voit resurgir son> passé d'ancien membre de la SA, puis de membre du NSDAP à partir de> 1938, et de la SS en 1939. Mais la politique du Pentagone consiste à> protéger au maximum ses hommes, tout en poursuivant les exfiltrations.> À partir de l'été 1947, la JIOA lance une nouvelle opération intitulée> « National Interest » (Intérêt national) qui lui permet de recruter> toute la gamme des scientifiques nazis, même ceux condamnés pour crime> de guerre. Elle leur propose de travailler pour l'armée ou pour de> grandes entreprises privées, notamment Lockheed, W.R. Grace and> Company, CBS Laboratories et Martin Marietta. Otto Ambros est de ceux> qui bénéficièrent du programme. Directeur de l'IG Farben pendant la> guerre, il participa à la décision d'utiliser le Zyklon B (produit par> une filiale d'IG Farben) dans les chambres à gaz, et choisit seul le> camp d'extermination d'Auschwitz pour y installer une usine. Ce qui lui> permit de faire produire par une main d'œuvre en condition d'esclavage> des gaz asphyxiants qu'il testait sur place sur des prisonniers, avant> que leur usage ne soit généralisé à tous les camps. Déclaré coupable> d'esclavage et de meurtres en série à Nuremberg, il bénéficie néanmoins> de la clémence du tribunal et n'est condamné qu'à huit ans de prison.> Durant sa période de détention, son nom est maintenu sur la liste> d'embauche de la JIOA, qui le recrute dès sa libération prématurée par> John McCloy, haut-commissaire états-unien pour l'Allemagne. Il est> alors intégré en tant que « conseiller » dans les effectifs de W.R.> Grace Company, Dow Chemical ainsi que dans ceux de l'US Army Chemical> Corps.> > > Objectif Lune> > Malgré les difficultés rencontrées au début du programme, l'opération> Paperclip tient vite ses promesses dans plusieurs domaines, où> l'état-major n'hésite pas à placer « ses » scientifiques nazis à des> postes clés. Le plus emblématique est celui de la conquête spatiale, où> s'illustre toute l'ancienne équipe des V2, qui dirige pratiquement> l'intégralité des recherches. Érigé en priorité par le président John> F. Kennedy en 1961, l'envoi d'un homme sur la Lune est directement> confié aux ingénieurs nazis de l'équipe de Wernher von Braun. Ce> dernier devient le premier directeur du Marshall Flight Center, le> centre spatial de la NASA à Huntsville. Arthur Rudolph est nommé> directeur de projet pour le programme de la fusée Saturne V, celle-là> même qui atteindra la Lune en 1969. Pendant la guerre, en tant que chef> de la production à Mittelwerk, Rudolph était notamment chargé de fixer> le nombre d'heures de travail réalisable par les prisonniers venus du> camp de concentration voisin de Dora. Enfin, l'ancien membre de la SS,> de la SA et de deux autres groupes nazis, Kurt Debus, devient le> premier directeur du Kennedy Space Center à Cap Canaveral. La> collaboration des trois hommes permet aux États-Unis de réaliser l'un> des accomplissements les plus spectaculaires de son histoire puisque,> le 21 juillet 1969, Neil Armstrong pose le pied sur la Lune. Un> véritable couronnement pour la coopération scientifique entre le parti> nazi et l'état-major états-unien.> > [PHOTO: Hubertus Strughold> Scientifique nazi ayant coordonné des expériences sur la résistance au> froid des déportés de Dachau. Recruté par Paperclip.]> > Mais ce n'est pas le seul domaine où cette coopération parvient à> d'excellents résultats. Au début des années 1950, l'armée états-unienne> lance un programme destiné à améliorer la connaissance de la santé des> pilotes et des soins à leur proférer en cas d'accident ou de> circonstances extrêmes, tel que le parachutage en très haute altitude.> Ces recherches sont centralisées à l'École de médecine aérienne de> Randolph Field, au Texas, sous la direction du général Harry Armstrong.> Plusieurs scientifiques nazis y travaillent à ses côtés. Le plus> éminent d'entre eux est Hubertus Strughold. Celui-ci, après avoir vécu> aux États-Unis pendant l'entre-deux-guerres, devient, pendant le> conflit, responsable de l'Institut de la Luftwaffe pour la médecine> aérienne à Berlin. Un centre de sinistre mémoire : des scientifiques y> ont mené des expérimentations particulièrement atroces sur des détenus> de camps de concentration afin de vérifier la durée de résistance au> gel, à l'absorption d'eau salée et au manque d'oxygène.> Officiellement, Strughold n'aurait pas eu connaissance de ces> expériences. Elles ont pourtant été menées par ses proches> collaborateurs : Siegfried Ruff, responsable des expériences de> simulation de haute altitude (qui rendaient les détenus complètement> fous par manque d'oxygène) a même coécrit un livre de santé aérienne> avec lui. Ruff manqua d'ailleurs lui aussi d'être recruté dans le cadre> de Paperclip, après avoir été miraculeusement acquitté à Nüremberg.> Aujourd'hui encore, le bâtiment de l'US Air Force à San Antonio porte> le nom d'Hubertus Stronghold.> > > Edgewood Arsenal : du gaz moutarde au contrôle des cerveaux> > Le code de Nuremberg, destiné notamment à prévenir la réédition des> horreurs nazies, ainsi que les lois régissant la zone états-unienne> d'Allemagne interdisant aux Allemands de faire des recherches sur la> guerre chimique, n'ont pas empêché le gouvernement des États-Unis> d'utiliser les cerveaux nazis dans le cadre de Paperclip, bien au> contraire.> > La base militaire ultra-secrète d'Edgewood Arsenal, dans l'État du> Maryland, était depuis 1922 le principal centre de recherche médicale> sur la guerre chimique aux États-Unis. D'abord pour tester les gaz> inventés par les Allemands pendant la guerre, et plus tard les méthodes> de manipulations psychologiques, de nombreux scientifiques de> l'opération Paperclip y menèrent des expériences de 1947 à 1966,> souvent de manière trop empirique et en utilisant les cobayes qu'ils> avaient sous la main. Ce qui n'arrangea pas l'image de Paperclip, même> parmi le personnel scientifique qui y était basé en permanence. Ainsi> le directeur scientifique d'Edgewood à l'époque, Dr Seymour Silver,> commentait-il leurs travaux en ces termes : « Leur appréciation> générale autant en ce qui concernait le choix des sujets que sur les> expériences elles-mêmes était erronée, très mauvaise ». Or dans un> domaine des gaz de combat, des gaz incapacitants et des psychotropes,> de telles méthodes eurent des conséquences humaines terribles.> > L'un des premiers nazis recrutés sur la base est Kurt Rahr, second> couteau nazi autant inquiété en Allemagne pour des délits de droit> commun que pour son soutien au IIIe Reich. Malgré un rapport> défavorable le jugeant indigne de confiance et donc dangereux pour la> sécurité des États-Unis, la JIOA envoie ce spécialiste de> l'électronique haute fréquence à Edgewood en septembre 1947. Mais on ne> lui confie pas de travaux classés secrets et il est trop modéré au goût> de Hans Trurnit, autre recrue importée en 1947 de l'élite scientifique> nazie cette fois, qui l'accuse d'être communiste et le fait renvoyer en> Allemagne. Titulaire à l'université de Kieldu de 1934 à 1940, Trurnit y> a été l'adjoint du professeur Holzlöhner , qui mena, pendant la> deuxième guerre mondiale, des expériences concernant le froid sur des> prisonniers de Dachau.> > Mais le principal atout d'Edgewood dans le cadre de Paperclip reste le> chimiste Friedrich Hoffmann, lui aussi parmi les premiers arrivés sur> la base. Cet ancien candidat recalé aux SA synthétisait pendant la> guerre les gaz toxiques et les toxines pour le laboratoire de chimie de> guerre de l'université de Würzburg et l'Institut de recherches> techniques de la Luftwaffe. Arrivé aux Etats-Unis, il est chargé> d'inventer de nouvelles tenues de protection et des antidotes contre> les deux gaz les plus mortels inventés par les nazis dont dispose l'US> Army, le Tabun et le Sarin, ramenés en grande quantités depuis> l'Allemagne dans les arsenaux états-uniens. À l'aide des rapports sur> les expériences menées dans les camps de concentration et de cobayes> choisis parmi des soldats de la base, volontaires mais peu informés sur> la réalité des expériences, il tente de déterminer quels effets> produisent ces gaz sur l'organisme. Le protocole expérimental est> sommaire : une vaste pièce est aménagée en chambre à gaz, on y place> des animaux et des soldats à qui l'on demande d'ôter leur masque à gaz> et de respirer des doses de poison jusqu'à ce qu'ils ne le supportent> plus. Ainsi le soldat Don Bowen raconte, après avoir vu tous les> animaux de la pièce agoniser dans d'atroces souffrances : « Mon premier> réflexe fut de ne pas respirer. Et quand finalement j'ai pris une> longue inspiration, le gaz me brûla le nez, la gorge et les lèvres ».> De nombreux cobayes sont ainsi hospitalisés pour divers troubles après> avoir respiré de faibles doses de gaz moutarde ou Tabun.> > > Le LSD, arme de guerre psychologique> > En 1949, les scientifiques de Paperclip basés à Edgewood se voient> confier une nouvelle mission : tester un psychotrope étonnant, qui> provoque des hallucinations et des tendances au suicide chez les êtres> humains. Il s'agit du LSD, découvert quelques années plus tôt par un> autre Hoffmann, Albert cette fois, dans les laboratoires Sandoz de> Bâle. [5]. Son utilisation devait, selon Son principal promoteur L.> Wilson Greene, rendre possible une guerre plus humaine. L'objectif est> en effet au départ de déterminer si l'on peut avoir recours au LSD et à> une soixantaine d'autres psychotropes pour mener une guerre> « psychochimique » destinée à affaiblir la population et les troupes> ennemies. Mais progressivement, avec la montée en puissance de la> Guerre froide et la multiplication des opérations de> contre-insurrection, la CIA s'accapare le projet et le focalise sur la> conduite des interrogatoires et les moyens de briser la résistance> psychologique de l'interrogé, de provoquer des dissociations> psychologiques et des états d'amnésie [6].> > Les sources d'informations de la CIA pour la guerre chimique étaient> essentiellement des scientifiques allemands ayant travaillé pour l'IG> Farben (la société qui produisait le gaz Zyklon B utilisé dans les> camps de concentration), comme Walter Reppe, son ancien chimiste en> chef, que les États-Unis tentent de récupérer en vain en 1948, alors> qu'il travaille déjà pour les Britanniques. Un vaste recensement des> plantes psychotropes est entrepris par Friedrich Hoffmann afin de> mettre au point le « sérum de vérité » idéal.> > On donne également d'importantes doses de LSD à des soldats-cobayes> d'Edgewood avant de les soumettre à des interrogatoires agressifs qui> provoquent chez eux des états de peur intense, voire dans certains cas> des convulsions, de l'épilepsie ou des crises de paranoïa aigües> laissant de nombreuses séquelles.> > Les recherches sur l'amnésie, quant à elles, aboutirent à l'utilisation> du Sernyl (SNA), connu également sous le nom de PCP ou « poussière> d'ange », qu'on administrait par voie orale ou en aérosol à des soldats> pendant qu'ils marchaient sur une trépigneuse. Accès de folie intense,> amnésie totale et autres comas furent observés dans les laboratoires> d'Edgewood.> > Parmi les plus virulents nazis de Paperclip à avoir participé aux> recherches sur la guerre chimique et psychologique, figurait également> l'ancien brigadier-général Walter Schieber (employé pendant 10 ans),> qui avait supervisé les usines d'armement françaises sous l'occupation,> les usines allemandes employant des STO et le programme nazi de guerre> chimique. Emprisonné en 1945 car suspecté de crimes de guerre, il sauve> sa peau en rédigeant des rapports sur la guerre chimique pour l'US> Army, en se présentant comme témoin vedette à Nuremberg pour être> intégré à Paperclip en 1947.> > Dans la seule période entre 1955 et 1975, sept mille soldats furent> utilisés comme cobayes involontaires ; gazés, asphyxiés, drogués pour> les recherches sur le contrôle du cerveau.> > > Un élément d'une politique> > La fin de l'aventure est piteuse. À partir du début des années 1970,> les crédits militaires accordés aux programmes des scientifiques> Paperclip diminuent. En 1971, des restrictions budgétaires touchent> durement le programme spatial, et tout particulièrement les ingénieurs> allemands. Arthur Rudolph prend sa retraite, recevant au passage la> plus haute distinction de la NASA, la Distinguished Service Medal. La> même année, Wernher von Braun est contraint de témoigner devant des> procureurs d'Allemagne de l'Ouest chargés d'enquêter sur les crimes> commis au camp de concentration de Dora. Peu après, il doit abandonner> son rêve secret de devenir administrateur général de la NASA. En 1974,> c'est au tour de Kurt Debus de prendre sa retraite. Dix ans plus tard,> en 1984, alors que ressurgissent les accusations de crime de guerre à> l'encontre d'Arthur Rudolph, ce dernier est contraint de quitter les> États-Unis pour Hambourg.> > Au total, les différents programmes de l'Opération Paperclip ont> mobilisé près de 1500 scientifiques nazis pour lutter contre l'URSS.> Ils attestent du choix de l'état-major interarmes des États-Unis de> collaborer avec le parti nazi malgré le veto du président Roosevelt. Un> choix ultérieurement validé par le président Truman et hissé au niveau> d'une politique fédérale systématique. En effet, sous le contrôle du> Conseil de sécurité nationale, des opérations similaires sont conduites> parallèlement dans d'autres domaines pour récupérer et intégrer les> cadres nazis ainsi que les cadres du système militaire nippon dans> l'appareil de sécurité des États-Unis ou pour les employer dans des> opérations secrètes à l'étranger.> > > [1] La Joint Intelligence Objectives Agency a été créée en 1945, sous> la tutelle du Joint Intelligence Commitee (JIC), le service de> renseignement de l'état-major interarmes. Le JIC était composé du> directeur des services de renseignement de l'armée, de son homologue de> la Navy, du vice-directeur de Air Staff-2 et d'un représentant du> Département d'État. « Records of the Office of the Secretary of Defense> (Record Group 330)> [http://www.archives.gov/iwg/declassified_records/> rg_330_defense_secretary/rg_330_records.html], site de l'Interagency> Working Group.> > [2] « US Coverup of Nazi Scientists », par Linda Hunt, Bulletin of the> Atomic Scientists, avril 1985, p.24.> > [3] Le chef de l'état-major de l'US Army était alors Omar N. Bradley.> > [4] L'Affaire Paperclip - La récupération des scientifiques nazis par> les Américains 1945-1990, de Linda Hunt, Stock, 1995. (1ère éd. 1991).> > [5] L'utilisation de la molécule qu'Albert Hoffmann avait expérimentée> lui-même de manière triviale, cette fois dans le cadre des expériences> d'Edgewood puis de l'opération « MK ULTRA » pour le contrôle de la> contre-culture, le conduira plus tard à l'appeler son « enfant> terrible ».> > [6] Voir également à ce sujet « Les manuels de torture de l'armée des> États-Unis » [http://www.reseauvoltaire.net/article14005.html],
par> Arthur Lepic, Voltaire, 26 mai 2004.>



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