dimanche 29 novembre 2009

ACN A la chaleur du soleil de l’ALBA



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From: "Agence Cubaine D´Information" <frenchnews@ain.cu>
Sent: Thursday, November 26, 2009 10:16 PM
To: "Frances List Member" <roger.romain@skynet.be>
Subject: ACN A la chaleur du soleil de l'ALBA

A la chaleur du soleil de l'ALBA
(Joaquín Rivery Tur)

A La Havane, les préparatifs de la septième réunion au sommet des pays membres de
l'Alliance Bolivarienne pour les Peuples de notre Amérique (ALBA) avancent à grands pas. La
réunion célébrera, le 14 décembre,  le cinquième anniversaire  de ce qui constitue la plus
grande espérance qu'aient jamais eu les peuples d'Amérique Latine de pouvoir se libérer du
système néolibéral imposé par les États-Unis. 
C'est il y a cinq ans qu'à cette date est née, dans la capitale cubaine, l'ALBA, une
alliance tout d'abord signée par les chefs d'État du Venezuela, Hugo Chavez, et de Cuba, Fidel
Castro, mais dont les bases et les perspectives lui permettaient de se projeter loin dans le
futur.
L'initiative était revêtue d'une énorme importance car elle répondait au désir
d'éviter les pièges tendus à la région par les recettes du libre échange et, à partir de ce
jour là, le projet est resté ouvert à tous les pays de la région qui ont voulu s'y intégrer.
Au moment où les États-Unis exerçaient leurs pressions et conspiraient en secret pour presser
les différents gouvernements latino-américains d'adhérer à l'Aire de Libre Commerce pour les
Amériques (ALCA), un projet de plus en plus ouvertement critiqué par les organisations
sociales, les populations et les partis progressistes, les signataires de l'ALBA ont
immédiatement publié dans leur intégralité les postulats qui animaient la nouvelle institution
internationale.
L'ALBA  a mis l'accent sur la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, sur une
véritable intégration de tous les pays qui la constituent et sur la complémentation des
économies, et elle a créé des mécanismes pour compenser les déséquilibres entre les pays
membres.
Après la victoire électorale d'Evo Morales, la Bolivie s'y est incorporée en 2006. Plus tard,
ce fut le tour du Nicaragua, puis d'Antigua et Barbuda, du Honduras, de l'Équateur, de Saint
Vincent et la Grenadine, et de la Dominique.
Leur adhésion se devait aux  avantages concrets
qu'ils pouvaient observer dans les nouveaux mécanismes d'intégration en train de s'établir en
Amérique Latine.  
On peut donner des exemples : la reconstruction de la raffinerie de Cienfuegos, à Cuba ; les
projet de même type au Nicaragua et en Equateur ; les entreprises 'grand-nationales' (par
opposition aux transnationales) qui ont rapidement surgi dans différents secteurs comme le
secteur énergétique, la pêche, les télécommunications, le secteur minier, l'agriculture ou
d'autres encore et dont se bénéficie un certain nombre de pays, y compris certains qui ne sont
pas membres de l'ALBA.
Parmi les grands projets en route se trouve celui de la création de la Banque de l'ALBA qui
pourra ainsi avoir en main ses propres finances, éliminer toute dépendance du Fond Monétaire
International et financer les projets en exécution. Comme l'a annoncé Hugo Chavez à Caracas,
ce point fera partie de ceux qui seront abordés lors du prochain sommet de La Havane.
L'autre grand projet, qui va de pair avec celui-là, est celui de la création d'une monnaie
électronique appelée le SUCRE (Système Unique de Compensation Régionale de Paiement), qui
commencera à être utilisée l'année prochaine et qui éliminera le problème de la dépendance  du
dollar pour les transactions entre pays membres.
L'ALBA est née avec le nom d'Alternative, mais le perfectionnement de sa structure a déterminé
le changement de sa dénomination lors de la sixième réunion au sommet, en octobre dernier.
Elle a reçu le nom d'Alliance car, actuellement, le mécanisme d'intégration est constitué par
les conseils politique, économique et social et on avance vers la formation d'un secrétariat
permanent.
Le président Hugo Chavez a déclaré qu'il s'agit d'une modification de codes, de sens et de
fond, car la structure d'intégration n'est plus seulement une proposition théorique. Elle
s'est convertie en une plateforme politique régionale, géopolitique et de pouvoir, en défense
de l'indépendance, de la souveraineté, de l'autodétermination et des intérêts des peuples qui
la constituent.

Título en español
El sol del ALBA ya calienta


jeudi 26 novembre 2009

[forumrougesvifs] Une interview de Michel Collon à propos du Vénézuella

 

From: Emmanuel Lyasse
Sent: Wednesday, November 25, 2009 11:59 PM
To: forum@rougesvifs.org
Subject: [forumrougesvifs] Une interview de Michel Collon à propos du Vénézuella

http://www.michelcollon.info/index.php?view=article&catid=1&id=2393&option=com_content&Itemid=2
Lundi, 23 Novembre 2009 13:59
  Les péchés d'Hugo Chavez

En Amérique latine, presqu'une personne sur deux vit sous le seuil de pauvreté. Au Venezuela, un homme affirme qu'on peut y mettre fin. Certains l'accusent de tous les péchés : 'populiste', 'dictateur'… Michel Collon vient de publier Les 7 péchés d'Hugo Chavez et il montre pourquoi cette expérience nous concerne.

Interview: Petya Micheroux 


 

Le président vénézuélien Hugo Chavez est-il populiste ?
    Michel Collon. La grande tarte à la crème ! Dès que quelqu'un dérange, les médias lui collent une étiquette. Qui a pour fonction d'empêcher les gens de réfléchir aux problèmes, aux conflits entre des intérêts qui s'affrontent. C'est quoi, un « populiste » ? Quelqu'un qui flatte le peuple, en lui faisant des promesses qu'il ne peut tenir. Selon moi, cette définition vaut pour Sarkozy et les autres dirigeants européens : ils font des promesses en sachant qu'ils ne les tiendront pas.

Et Chavez aurait tenu ses promesses ?
    Michel Collon. Lorsqu'il arrive au pouvoir en 1999, deux Vénézuéliens sur trois n'avaient jamais vu un médecin de leur vie. Depuis, « Chavez le populiste » a mis en place avec l'aide de médecins cubains des maisons médicales, non seulement dans les quartiers pauvres de Caracas, mais aussi dans les campagnes et les régions les plus reculées des Andes ou de l'Amazonie. Il a aussi alphabétisé, en moins de deux ans, un million et demi de personnes. Le budget de l'éducation est passé de 3% à 9%. On a réussi à remettre aux études des gens qui avaient dû les interrompre à cause de la pauvreté. Aucun de ses prédécesseurs n'avait fait ça. A mon avis, beaucoup de peuples dans le monde aimeraient avoir de tels dirigeants populistes.
    Avant, l'argent du pétrole servait à enrichir les multinationales. Aujourd'hui, il sert à éliminer la pauvreté. Pour les riches, Chavez est donc le diable, couvert de péchés. Pour les pauvres, il incarne l'espoir.

Mais certains lui reprochent d'être trop lent, trop conciliant, de ne pas s'attaquer à la propriété capitaliste...
    Michel Collon. Méfions-nous des « Y a qu'à ». Pour eux, tout est facile. Y a qu'à faire ceci, y a qu'à faire cela. Chavez n'a qu'à exproprier tous les capitalistes et créer un État ouvrier, exporter la révolution dans toute l'Amérique latine, et bla bla bla. Mais le Venezuela ne compte presque pas d'ouvriers, sur quelle base reposerait un « État ouvrier » ?
Non, le problème clé, celui qui bloque le développement de pays comme le Venezuela, c'est la dépendance envers les multinationales. Celles-ci déversent leurs produits subventionnés, contrôlent les politiciens et l'armée, pillent les matières premières et toutes les richesses, maintiennent les salaires au plancher et tout ça bloque le développement du tiers monde. Or, beaucoup de classes et couches sociales du tiers monde ont intérêt à ce que leur pays se libère de l'emprise des multinationales US ou européennes, et pas seulement, les classes travailleuses. Il y a donc intérêt à s'allier avec elles ou à les ménager.
Réussir cette première étape n'est pas évident. Contrairement à ces « révolutionnaires en chambre », Chavez a la responsabilité de remplir les assiettes des gens. Eliminer une forme d'économie - où il y a effectivement une exploitation capitaliste, c'est vrai - quand on n'a encore rien pour la remplacer, c'est laisser les gens crever de faim et évidemment se détourner de la révolution. Une révolution ne peut avancer ni trop vite, ni trop lentement. Il faut, au stade actuel, cibler les multinationales et ménager les autres. On ne fait pas une révolution en partant des souhaits des révolutionnaires mais en tenant compte de la situation objective, du rapport des forces et des possibilités des gens.

Votre livre aborde en fait tout le rapport Nord-Sud à l'échelle du continent américain. Vous parlez du Nord comme de « l'aspirateur des richesses ». Que voulez-vous dire ?
    Michel Collon. Nous, gens du Nord (Europe et Etats-Unis), devons absolument prendre conscience du mécanisme qui explique cet écart entre le Nord riche et le Sud pauvre (même si, tout le monde n'est pas riche au Nord où les écarts s'aggravent aussi). La question est : sur le dos de qui les riches du Nord ont-ils construit leurs fortunes ? Je le rappelle dans le livre, sur base de quelques études historiques : l'Europe est devenue riche en pillant l'or et l'argent de l'Amérique latine, en massacrant les Indiens et en arrachant à l'Afrique dix millions de Noirs, transformés en esclaves et en chair à profits.

Mais le colonialisme a pris fin, non ?
    Michel Collon. En réalité, non. Aujourd'hui, les mêmes mécanismes d'aspiration des richesses restent à l'œuvre, mais de manière beaucoup plus subtile et voilée, comme je l'explique dans le chapitre intitulé « les sept fléaux de l'Amérique latine ».
Premièrement, le pillage des matières premières. Pétrole et gaz bien sûr, mais aussi eau et biodiversité, enjeux stratégiques du 21ème siècle. Deuxièmement, le pillage de la main d'œuvre dans des usines de sous-traitance. Véritables bagnes où les syndicats sont interdits. Troisièmement, l'assassinat de l'agriculture. Les multinationales d'agrobusiness du Nord déversent leurs produits subventionnés en Amérique latine et en Afrique, ruinent les paysans locaux, les obligeant à quitter la terre et à s'amasser autour des villes.
Le quatrième fléau, c'est l'élite dirigeante des pays du Sud. Une bourgeoisie locale vendue aux intérêts étrangers et travaillant pour le compte des multinationales. Cinquième fléau : la dette. Les banques du Nord et la Banque Mondiale contrôlée par les pays riches maintiennent le chantage d'une dette déjà largement remboursée en fait. Sixième fléau : en vingt ans, les États-Unis et l'Europe ont obligé à privatiser un millier d'entreprises publiques en Amérique latine, transférant ainsi la richesse et le pouvoir économique vers le Nord. Septième fléau : le vol des cerveaux. Scientifiques, techniciens qualifiés et médecins. Le Sud dépense pour les former, mais le Nord les détourne. Voilà, l'ensemble de ces sept fléaux montre que le colonialisme et le pillage n'ont pas disparu.

Chavez réalise des choses impressionnantes. D'autres ne le font pas. Pourquoi ? 
    Michel Collon. 80 années de richesse pétrolière du Venezuela ont produit un écart énorme entre riches et pauvres. Ce que Chavez a fait, c'est changer la règle du jeu. Il a récupéré l'argent du pétrole en faisant payer – enfin - les multinationales et en reprenant le contrôle de la société publique qui gérait le pétrole. Les bénéfices sont enfin versés dans le budget de l'État, permettant de s'attaquer sérieusement au problème de la pauvreté. Quand on voit la misère qui règne en Afrique et au Moyen-Orient, à côté de fortunes colossales, on se dit qu'il faudrait y exporter Chavez. Ou plutôt s'en inspirer.

D'où la colère des États-Unis ?
    Michel Collon. Comme disait Chomsky, « peu importe où le pétrole est situé dans le monde, les États-Unis considèrent que la géographie se trompe et qu'il est situé aux États-Unis ». Chavez a refusé cette logique.

Quelles menaces font peser les Etats-Unis sur le Venezuela ?
    Michel Collon. Trois. 1. Le financement par la CIA, à coups de centaines de millions de dollars, d'une opposition putschiste, doublée de campagnes de désinformation qu'on retrouve dans nos médias. 2. La construction de sept nouvelles bases militaires US en territoire colombien. Comme par hasard, les bases US sont toujours juste à côté des ressources naturelles stratégiques, et pour encercler les pays rebelles : Venezuela, Bolivie, Équateur, voire Brésil. 3. Washington a réactivé la 4ème flotte qui « surveille » l'Amérique latine. Utilisée contre l'Allemagne en 40-45, supprimée lorsque le continent a été jugé « sous contrôle », et aujourd'hui réactivée en plaçant à sa tête un amiral qui a fait sa carrière dans les « Forces Spéciales » (spécialisées dans les débarquements et coups d'Etat).

Votre livre analyse aussi les erreurs et les faiblesses de Chavez. Quelles sont-elles ?
    Michel Collon. Le Venezuela n'est ni l'enfer décrit par nos médias, ni le paradis. Les problèmes restent énormes. Surtout la bureaucratie. Celle héritée de l'ancien régime et qui sabote à qui mieux mieux. Mais aussi les nouveaux arrivistes. Et une corruption, qui n'est évidemment pas propre au Venezuela, mais si Chavez ne parvient pas à résoudre ce problème, la révolution perdra la confiance des gens et échouera, c'est clair. Un proche de Chavez m'a confié que 60 % des réformes décidées par lui ne sont pas appliquées. Ca donne la mesure du drame de la bureaucratie et de la corruption. 

Le Venezuela, c'est loin. En quoi votre livre peut-il intéresser le lecteur belge ?

    Michel Collon. En Europe, les victoires sont rares ces temps-ci. On rencontre beaucoup de pessimisme, de fatalisme. Par contre, l'Amérique latine nous apporte un message d'espoir. Chavez, Evo Morales et tous ces Latinos affrontent en fait les mêmes problèmes que nous : pauvreté, néolibéralisme, destruction des acquis sociaux et des services publics, pillage du travail et des ressources... Et ils arrivent à renverser la vapeur ! Non seulement ils résistent, mais ils obtiennent même des victoires, des avancées sociales pour la population.

Le Venezuela nous montre qu'un autre monde est possible ?
    Michel Collon. On dira évidemment que la Belgique ou la France n'ont pas de pétrole, mais l'essentiel n'est pas là. Au fond, il y a plus important que le pétrole. Le « péché » le plus important de Chavez, c'est d'avoir rendu sa place au peuple. De lui avoir donné conscience qu'il est possible de prendre son destin en main. Et ça nous concerne aussi, car nous aussi on a cet écart riches-pauvres, ce pillage des fruits du travail.
Chavez et les Vénézuéliens nous montrent que d'un côté, il y a l'argent, et de l'autre côté, il y a les gens. Le plus important, ce sont les gens : ils sont l'immense majorité, ayant au fond les mêmes intérêts. Incompatibles avec ceux des multinationales.


Source: Solidaire 


mardi 24 novembre 2009

Les péchés d'Hugo Chavez - interview de Michel Collon

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From: Marc van Campen
Sent: Tuesday, November 24, 2009 1:50 PM
To: Marc van Campen
Subject: Fw: Les péchés d'Hugo Chavez - interview de Michel Collon

 
----- Original Message -----
From: Michel Collon
To: Newsletter Investig'Action - FranÁais Newsletter Investig'Action - Anglais Newsletter Investig'Action - FranÁais Newsletter Investig'Action - Anglais
Sent: Tuesday, November 24, 2009 8:48 AM
Subject: Les péchés d'Hugo Chavez - interview de Michel Collon

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Les péchés d'Hugo Chavez
Michel Collon

Interview: Petya Micheroux

En Amérique latine, presqu'une personne sur deux vit sous le seuil de pauvreté. Au Venezuela, un homme affirme qu'on peut y mettre fin. Certains l'accusent de tous les péchés : 'populiste', 'dictateur'... Michel Collon vient de publier "Les 7 péchés d'Hugo Chavez" et il montre pourquoi cette expérience nous concerne.


- Le président vénézuélien Hugo Chavez est-il populiste ?

- Chavez a-t-il tenu ses promesses ?

- Certains lui reprochent d'être trop lent, trop conciliant, de ne pas s'attaquer à la propriété capitaliste...

- Votre livre aborde en fait tout le rapport Nord-Sud à l'échelle du continent américain. Vous parlez du Nord comme de " l'aspirateur des richesses ". Que voulez-vous dire ?

- Quelles menaces font peser les Etats-Unis sur le Venezuela ?

- Votre livre analyse aussi les erreurs et les faiblesses de Chavez. Quelles sont-elles ?

- Le Venezuela, c'est loin. En quoi votre livre peut-il intéresser le lecteur européen ?

- Le Venezuela nous montre qu'un autre monde est possible ?

Lire l'interview

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ARTICLES DE MICHEL COLLON
Lundi, 23 Novembre 2009 13:59    
 Les péchés d'Hugo Chavez

En Amérique latine, presqu'une personne sur deux vit sous le seuil de pauvreté. Au Venezuela, un homme affirme qu'on peut y mettre fin. Certains l'accusent de tous les péchés : 'populiste', 'dictateur'… Michel Collon vient de publier Les 7 péchés d'Hugo Chavez et il montre pourquoi cette expérience nous concerne.

 

Interview: Petya Micheroux

 

Le président vénézuélien Hugo Chavez est-il populiste ?
    Michel Collon. La grande tarte à la crème ! Dès que quelqu'un dérange, les médias lui collent une étiquette. Qui a pour fonction d'empêcher les gens de réfléchir aux problèmes, aux conflits entre des intérêts qui s'affrontent. C'est quoi, un « populiste » ? Quelqu'un qui flatte le peuple, en lui faisant des promesses qu'il ne peut tenir. Selon moi, cette définition vaut pour Sarkozy et les autres dirigeants européens : ils font des promesses en sachant qu'ils ne les tiendront pas.

Et Chavez aurait tenu ses promesses ?
    Michel Collon. Lorsqu'il arrive au pouvoir en 1999, deux Vénézuéliens sur trois n'avaient jamais vu un médecin de leur vie. Depuis, « Chavez le populiste » a mis en place avec l'aide de médecins cubains des maisons médicales, non seulement dans les quartiers pauvres de Caracas, mais aussi dans les campagnes et les régions les plus reculées des Andes ou de l'Amazonie. Il a aussi alphabétisé, en moins de deux ans, un million et demi de personnes. Le budget de l'éducation est passé de 3% à 9%. On a réussi à remettre aux études des gens qui avaient dû les interrompre à cause de la pauvreté. Aucun de ses prédécesseurs n'avait fait ça. A mon avis, beaucoup de peuples dans le monde aimeraient avoir de tels dirigeants populistes.
    Avant, l'argent du pétrole servait à enrichir les multinationales. Aujourd'hui, il sert à éliminer la pauvreté. Pour les riches, Chavez est donc le diable, couvert de péchés. Pour les pauvres, il incarne l'espoir.

Mais certains lui reprochent d'être trop lent, trop conciliant, de ne pas s'attaquer à la propriété capitaliste...
    Michel Collon. Méfions-nous des « Y a qu'à ». Pour eux, tout est facile. Y a qu'à faire ceci, y a qu'à faire cela. Chavez n'a qu'à exproprier tous les capitalistes et créer un État ouvrier, exporter la révolution dans toute l'Amérique latine, et bla bla bla. Mais le Venezuela ne compte presque pas d'ouvriers, sur quelle base reposerait un « État ouvrier » ?
Non, le problème clé, celui qui bloque le développement de pays comme le Venezuela, c'est la dépendance envers les multinationales. Celles-ci déversent leurs produits subventionnés, contrôlent les politiciens et l'armée, pillent les matières premières et toutes les richesses, maintiennent les salaires au plancher et tout ça bloque le développement du tiers monde. Or, beaucoup de classes et couches sociales du tiers monde ont intérêt à ce que leur pays se libère de l'emprise des multinationales US ou européennes, et pas seulement, les classes travailleuses. Il y a donc intérêt à s'allier avec elles ou à les ménager.
Réussir cette première étape n'est pas évident. Contrairement à ces « révolutionnaires en chambre », Chavez a la responsabilité de remplir les assiettes des gens. Eliminer une forme d'économie - où il y a effectivement une exploitation capitaliste, c'est vrai - quand on n'a encore rien pour la remplacer, c'est laisser les gens crever de faim et évidemment se détourner de la révolution. Une révolution ne peut avancer ni trop vite, ni trop lentement. Il faut, au stade actuel, cibler les multinationales et ménager les autres. On ne fait pas une révolution en partant des souhaits des révolutionnaires mais en tenant compte de la situation objective, du rapport des forces et des possibilités des gens.

Votre livre aborde en fait tout le rapport Nord-Sud à l'échelle du continent américain. Vous parlez du Nord comme de « l'aspirateur des richesses ». Que voulez-vous dire ?
    Michel Collon. Nous, gens du Nord (Europe et Etats-Unis), devons absolument prendre conscience du mécanisme qui explique cet écart entre le Nord riche et le Sud pauvre (même si, tout le monde n'est pas riche au Nord où les écarts s'aggravent aussi). La question est : sur le dos de qui les riches du Nord ont-ils construit leurs fortunes ? Je le rappelle dans le livre, sur base de quelques études historiques : l'Europe est devenue riche en pillant l'or et l'argent de l'Amérique latine, en massacrant les Indiens et en arrachant à l'Afrique dix millions de Noirs, transformés en esclaves et en chair à profits.

Mais le colonialisme a pris fin, non ?
    Michel Collon. En réalité, non. Aujourd'hui, les mêmes mécanismes d'aspiration des richesses restent à l'œuvre, mais de manière beaucoup plus subtile et voilée, comme je l'explique dans le chapitre intitulé « les sept fléaux de l'Amérique latine ».
Premièrement, le pillage des matières premières. Pétrole et gaz bien sûr, mais aussi eau et biodiversité, enjeux stratégiques du 21ème siècle. Deuxièmement, le pillage de la main d'œuvre dans des usines de sous-traitance. Véritables bagnes où les syndicats sont interdits. Troisièmement, l'assassinat de l'agriculture. Les multinationales d'agrobusiness du Nord déversent leurs produits subventionnés en Amérique latine et en Afrique, ruinent les paysans locaux, les obligeant à quitter la terre et à s'amasser autour des villes.
Le quatrième fléau, c'est l'élite dirigeante des pays du Sud. Une bourgeoisie locale vendue aux intérêts étrangers et travaillant pour le compte des multinationales. Cinquième fléau : la dette. Les banques du Nord et la Banque Mondiale contrôlée par les pays riches maintiennent le chantage d'une dette déjà largement remboursée en fait. Sixième fléau : en vingt ans, les États-Unis et l'Europe ont obligé à privatiser un millier d'entreprises publiques en Amérique latine, transférant ainsi la richesse et le pouvoir économique vers le Nord. Septième fléau : le vol des cerveaux. Scientifiques, techniciens qualifiés et médecins. Le Sud dépense pour les former, mais le Nord les détourne. Voilà, l'ensemble de ces sept fléaux montre que le colonialisme et le pillage n'ont pas disparu.

Chavez réalise des choses impressionnantes. D'autres ne le font pas. Pourquoi ?
    Michel Collon. 80 années de richesse pétrolière du Venezuela ont produit un écart énorme entre riches et pauvres. Ce que Chavez a fait, c'est changer la règle du jeu. Il a récupéré l'argent du pétrole en faisant payer – enfin - les multinationales et en reprenant le contrôle de la société publique qui gérait le pétrole. Les bénéfices sont enfin versés dans le budget de l'État, permettant de s'attaquer sérieusement au problème de la pauvreté. Quand on voit la misère qui règne en Afrique et au Moyen-Orient, à côté de fortunes colossales, on se dit qu'il faudrait y exporter Chavez. Ou plutôt s'en inspirer.

D'où la colère des États-Unis ?
    Michel Collon. Comme disait Chomsky, « peu importe où le pétrole est situé dans le monde, les États-Unis considèrent que la géographie se trompe et qu'il est situé aux États-Unis ». Chavez a refusé cette logique.

Quelles menaces font peser les Etats-Unis sur le Venezuela ?
    Michel Collon. Trois. 1. Le financement par la CIA, à coups de centaines de millions de dollars, d'une opposition putschiste, doublée de campagnes de désinformation qu'on retrouve dans nos médias. 2. La construction de sept nouvelles bases militaires US en territoire colombien. Comme par hasard, les bases US sont toujours juste à côté des ressources naturelles stratégiques, et pour encercler les pays rebelles : Venezuela, Bolivie, Équateur, voire Brésil. 3. Washington a réactivé la 4ème flotte qui « surveille » l'Amérique latine. Utilisée contre l'Allemagne en 40-45, supprimée lorsque le continent a été jugé « sous contrôle », et aujourd'hui réactivée en plaçant à sa tête un amiral qui a fait sa carrière dans les « Forces Spéciales » (spécialisées dans les débarquements et coups d'Etat).

Votre livre analyse aussi les erreurs et les faiblesses de Chavez. Quelles sont-elles ?
    Michel Collon. Le Venezuela n'est ni l'enfer décrit par nos médias, ni le paradis. Les problèmes restent énormes. Surtout la bureaucratie. Celle héritée de l'ancien régime et qui sabote à qui mieux mieux. Mais aussi les nouveaux arrivistes. Et une corruption, qui n'est évidemment pas propre au Venezuela, mais si Chavez ne parvient pas à résoudre ce problème, la révolution perdra la confiance des gens et échouera, c'est clair. Un proche de Chavez m'a confié que 60 % des réformes décidées par lui ne sont pas appliquées. Ca donne la mesure du drame de la bureaucratie et de la corruption.

Le Venezuela, c'est loin. En quoi votre livre peut-il intéresser le lecteur belge ?

    Michel Collon. En Europe, les victoires sont rares ces temps-ci. On rencontre beaucoup de pessimisme, de fatalisme. Par contre, l'Amérique latine nous apporte un message d'espoir. Chavez, Evo Morales et tous ces Latinos affrontent en fait les mêmes problèmes que nous : pauvreté, néolibéralisme, destruction des acquis sociaux et des services publics, pillage du travail et des ressources... Et ils arrivent à renverser la vapeur ! Non seulement ils résistent, mais ils obtiennent même des victoires, des avancées sociales pour la population.

Le Venezuela nous montre qu'un autre monde est possible ?
    Michel Collon. On dira évidemment que la Belgique ou la France n'ont pas de pétrole, mais l'essentiel n'est pas là. Au fond, il y a plus important que le pétrole. Le « péché » le plus important de Chavez, c'est d'avoir rendu sa place au peuple. De lui avoir donné conscience qu'il est possible de prendre son destin en main. Et ça nous concerne aussi, car nous aussi on a cet écart riches-pauvres, ce pillage des fruits du travail.
Chavez et les Vénézuéliens nous montrent que d'un côté, il y a l'argent, et de l'autre côté, il y a les gens. Le plus important, ce sont les gens : ils sont l'immense majorité, ayant au fond les mêmes intérêts. Incompatibles avec ceux des multinationales.


Source: Solidaire


dimanche 22 novembre 2009

Lettre au président Obama par Gustavo Petro, candidat présidentiel du Polo Democrático Alternativo, exigeant le retrait immédiat des bases militaires états-uniennes de la Colombie

 

From: Antonio Artuso
Sent: Sunday, November 22, 2009 5:52 AM
To: 00-artusoantonio
Subject: Lettre au président Obama par Gustavo Petro, candidat présidentiel du Polo Democrático Alternativo, exigeant le retrait immédiat des bases militaires états-uniennes de la Colombie


 

Lettre au président Obama par Gustavo Petro, candidat présidentiel du Polo Democrático Alternativo, exigeant le retrait immédiat des bases militaires états-uniennes de la Colombie - Comité de la campagne «Gustavo Petro Président 2010-2014» (Montréal)

 

Carta al Presidente Obama por Gustavo Petro, candidato presidencial del Polo Democrático Alternativo, exigiendo el retiro inmediato de las bases militares estadounidenses de Colombia - Comité de Campaña Gustavo Petro Presidente 2010-2014

 

Letter to President Obama by Gustavo Petro, Presidential Candidate of the Polo Democrático Alternativo, demanding the immediate withdrawal of the U.S. military bases from Colombia - Gustavo Petro President (2010-2014) Presidential Campaign Committee

 


 

Chères et chers amies/is de Colombie au Canada,

 

Nous, le Comité de la campagne «Gustavo Petro Président 2010-2014» (Montréal), vous faisons parvenir ci-dessous, pour votre information, la lettre envoyée par Gustavo Petro, candidat presidentiel du parti politique de Colombie «Polo Democrático Alternativo», au président des États-Unis, Barack Obama, afin d'exiger le retrait immédiat des bases militaires états-uniennes du territoire colombien.

 

Le comité de Montreal préparera de plus amples informations sur cette campagne présidentielle, qui comprendra un profil du candidat et une présentation de son programme politique, considérée comme étant l'option de gauche la plus viable pour changer la situation en Colombie.

 

Le comité de Montreal informera régulièrement la communauté colombienne et les autres communautés intéressées du Canada de tous les faits qui surviendront au cours de cette campagne.

METTONS-NOUS D'ACCORD SUR LE FUTUR DE LA COLOMBIE.

 

Vous pouvez lire ci-dessous la lettre de Gustavo Petro à Barack Obama (en français, en anglais et en espagnol).

 

Solidaridad,

 

Comité de Campagne Gustavo Petro Président 2010-2014

5430, av. Trans Island

Montréal (Québec)

Canada

H3W 3A5

Tel.: (514) 737-7817 – Cell.: (438) 888-9345

e-mail: tomalainiciativa@yahoo.com

 

Site officiel de la Campagne Gustavo Petro Président 2010-2014: www.gustavopetro.com

 


 

Bogotá, le 10 novembre 2009

Monsieur le président des États-Unis d'Amérique
Barack Obama
The White House
1600 Pennsylvania Avenue NW
Washington, DC 20500

Monsieur le président Obama,

Tout traité ou accord international n'est valide que s'il est conforme aux lois internes de chacun des pays signataires.  Dans le cas de l'Accord complémentaire pour la coopération et l'assistance technique en matière de défense et de sécurité entre le gouvernement de la République de Colombie et celui des États-Unis d'Amérique, qui implique le transit de troupes et de personnel étrangers par le territoire colombien, il aurait fallu l'autorisation du Sénat de la République, institution définie par la Constitution politique de la République de Colombie pour l'étude et l'approbation d'un tel accord.

Étant donné que le président de la République de Colombie, Álvaro Uribe Vélez, a refusé de demander l'autorisation du Sénat colombien relativement à l'accord mentionné, ce dernier n'a aucun effet ou validité juridique et, par conséquent, cet accord ne lie pas la nation colombienne et ne nous oblige aucunement à l'appliquer.

Si je suis élu président des Colombiennes et des Colombiens en 2010, je n'accepterai pas l'accord mentionné et je le dénoncerai comme étant illégal devant les tribunaux internationaux.  De plus, à la lumière des traités internationaux, tout transit illégal de troupes et de personnel étranger par un territoire étranger, dans le cas présent par la Colombie, est considéré comme étant une occupation illégale.

Pour nous qui considérons que l'on peut établir un autre type de relations entre les États-Unis et l'Amérique du Sud, basées sur le respect, l'autonomie, la coopération et une nouvelle manière d'aborder de complexes problèmes communs, il n'y a rien de plus inconvénient pour l'intégration et la paix sur le continent, que l'installation de ces bases sur le territoire colombien.  Pour cette raison je vous demande de suspendre unilatéralement le processus de mise en œuvre des bases militaires et le transit de personnel états-unien sur le territoire colombien, et nous vous invitons à construire, avec l'aide de la communauté internationale, d'autres chemins durables d'entente qui puissent nous conduire à la Paix.

Cordialement,

GUSTAVO PETRO
Candidat présidentiel du Polo Democrático

 


 

Estimadas/os amigos de Colombia en Canadá,

 

Nosotros, el Comité de Campaña Gustavo Petro Presidente 2010-2014 (Montreal), estamos enviando a continuación, para su información, la carta dirigida por Gustavo Petro, candidato presidencial del Partido Polo Democrático, en Colombia, al Presidente de los Estados Unidos, Barack Obama, pidiendo el retiro inmediato de las bases militares estadounidenses del territorio colombiano.

 

El Comité de Montreal preparará mas información sobre esta campana presidencial, que incluirá un perfil del candidato y una presentación de su programa político, calificado como la opción de izquierda más viable para cambiar la situación en Colombia.

 

El Comite informará periódicamente a la comunidad colombiana y a las otras comunidades interesadas de Canadá sobre todos los hechos que se vayan sucediendo en esta campana.

Todos unidos ACORDEMOS EL FUTURO POR COLOMBIA.

 

Usted puede leer a continuación la carta de Gustavo Petro a Barrack Obama (en español, francés e inglés).

 

Solidaridad,

 

Comité de Campaña Gustavo Petro Presidente 2010-2014

5430, av. Trans Island

Montréal (Québec)

Canada

H3W 3A5

Tel.: (514) 737-7817 – Cell.: (438) 888-9345

e-mail: tomalainiciativa@yahoo.com

 

Sitio oficial de la Campaña Gustavo Petro Presidente 2010-2014: www.gustavopetro.com

 


 

Bogotá, Noviembre 10 de 2009

Señor Presidente de los Estados Unidos de América
Barack Obama
The White House
1600 Pennsylvania Avenue NW
Washington, DC 20500

Señor Presidente Obama:

Cualquier tratado o acuerdo internacional es válido solo si se aprueba conforme a las leyes internas de cada uno de los países firmantes. En el caso del Acuerdo complementario para la Cooperación y Asistencia Técnica en Defensa y Seguridad entre los Gobiernos de la República de Colombia y de los Estados Unidos de América, el cual implica el tránsito de tropas y personal extranjero por territorio colombiano, se necesitó de la autorización del Senado de la República, institución definida por la Constitución Política de la República de Colombia para el estudio y aprobación de dicho Acuerdo.

Puesto que el presidente de la República de Colombia, Álvaro Uribe Vélez, se negó a pedir la autorización del Senado Colombiano sobre el mencionado Acuerdo, éste no tiene ninguna eficacia ni validez jurídica; por tanto, el Acuerdo no vincula a la Nación colombiana y no nos compromete en su cumplimiento.

En caso de ser elegido como Presidente de los colombianos en el 2010, no aceptaré el mencionado Acuerdo y lo denunciaré por ilegal en los tribunales internacionales. Igualmente, a la luz de los tratados internacionales, el tránsito ilegal de tropas y personal extranjero por territorio extranjero, en este caso Colombia, es considerado una ocupación ilegal.

Para quienes consideramos que se pueden establecer otro tipo de relaciones entre los Estados Unidos y América del Sur, basadas en el respeto, la autonomía, la cooperación y una nueva manera de abordar complejos problemas comunes, nada mas inconveniente para la integración y la paz en el continente, que la instalación de estas bases en territorio colombiano. Por ello, le solicito suspenda unilateralmente el proceso de implementación de las bases militares y el traslado de personal estadounidense a territorio colombiano y le invitamos a construir, con ayuda de la comunidad internacional, otros caminos perdurables de entendimiento que nos lleven a la Paz.

Cordialmente

GUSTAVO PETRO
Candidato Presidencial del Polo Democrático


 

Dear Friends of Colombia in Canada,

 

We, the «Gustavo Petro President (2010-2014) Presidential Campaign Committee (Montreal)», are sending, below, for your information, the letter forwarded by Gustavo Petro, Presidential Candidate of the Colombian political party «Polo Democrático Alternativo», to the President of the United States of America, Barack Obama, asking for the immediate withdrawal of the U.S. military bases from the Colombian territory.

 

The Committee in Montreal will prepare more information on this presidential campaign, including a profile of the candidate and a presentation of his political program.

Gustavo Petro's political program is considered as the most viable Left option to improve the situation in Colombia.

 

The Committee will be informing on a regular basis the Colombian community and the other interested communities in Canada about the events as they develop during this campaign.

United LET US AGREE ON THE FUTURE OF COLOMBIA.

 

Please find below, in English, French and Spanish, the letter sent by Gustavo Petro to Barack Obama.

 

In solidarity,

 

Gustavo Petro President (2010-2014) Presidential Campaign Committee

5430, av. Trans Island

Montréal (Québec)

Canada

H3W 3A5

Tel.: (514) 737-7817 – Cell.: (438) 888-9345

e-mail: tomalainiciativa@yahoo.com

 

Official Web Site of «Gustavo Petro President (2010-2014) Presidential Campaign Committee»: www.gustavopetro.com

 


 

Bogotá, November 10, 2009

President of the United States of America
Barack Obama
The White House
1600 Pennsylvania Avenue NW
Washington, DC 20500

Dear President Obama:

Any international treaty or agreement is valid only if approved in keeping with the domestic law of each of the signatory countries. In the case of the Supplemental Agreement for Cooperation and Technical Assistance in Defense and Security Between the Governments of The United States of America and the Republic of Colombia, which involves the movement of foreign troops and personnel through Colombian territory, it required the authorization of the Senate of the Republic, the institution assigned by the Constitution of Colombia the role of studying and approving that Agreement.

As President of the Republic Álvaro Uribe Vélez refused to seek the authorization of the Colombian Senate for that Agreement, it has no legal effect or validity. Therefore, the Agreement is not binding on the Colombian nation, and we are not bound to carry it out.

If elected President of Colombia in 2010, I will not accept that Agreement; I will denounce it as illegal before the international courts. In addition, in light of international treaties, the illegal transit of foreign troops and personnel through foreign territory, in this case Colombia, is considered an illegal occupation.

For those of us who consider that another type of relationship can be established between the United States and South America, based on respect, autonomy, cooperation, and a new way to approach complex common problems, nothing is more ill-advised for integration and peace in the hemisphere than for these bases to be installed in Colombian territory. Accordingly, I ask that you unilaterally suspend the process of implementing the military bases and transferring U.S. personnel to Colombian territory, and we invite you to forge, with the help of the international community, to proceed down other lasting paths of understanding that can lead us to peace.

Sincerely,

GUSTAVO PETRO
Presidential Candidate of the Polo Democrático

 


 


lundi 16 novembre 2009

OBAMA: questions des dirigeants chinois ...

OBAMA en visite en Chine: quelques questions des dirigeants chinois au Président ricain:
 
"Monsieur le Président,
 
"Comment respectez-vous les droits de l'homme à Guantanamo, en Irak, en Afghanistan ?".
"Vos amis sionistes vont-ils abattre leur mur en Palestine occupée ?".
"Quand allez-vous enlever vos armes atomiques entreposées en Corée du Sud et libérer ce pays que vous occupez depuis 1945 ?".
"Quels sont les droits des millions de chômeurs ricains privés de leur droit au travail dans le pays le plus riche du monde ?".
"Le massacreur Bush sera-t-il un jour jugé pour ses guerres, ses mensonges, ses destructions, ses crimes contre l' Humanité ?".
"La ségrégation raciale est-elle entièrement liquidée dans votre pays ?".
"Quand allez-vous enfin cesser de mettre le nez dans les affaires des autres et régler vos propres problèmes,mettre fin aux injustices sociales chez vous  ?".
 
RoRo
 
 
 
 

lundi 2 novembre 2009

[romain : paix_socialisme_communisme] Fw: Le déclin précipité de l'hégémonie américaine

 
 

 

Le déclin précipité de l'hégémonie américaine, par Michael T. Klare

Source : Contre Info · info

samedi 31 octobre 2009, par Comité Valmy

Les prédictions sur un probable déclin de l'hégémonie américaine sont récurrentes. La CIA elle-même s'était récemment livrée à cet exercice, prévoyant qu'à l'horizon 2025, le statut des USA serait révisé à la baisse et leur latitude d'action diminuée d'autant. Mais la crise économique a dramatiquement accéléré la marche de l'histoire. Lors de son audition par les sénateurs américains au printemps dernier, l'économiste Martin Wolf avait annoncé que la crise allait « porter un coup dévastateur à la crédibilité et la légitimité des États-Unis à travers le monde. » Aujourd'hui, les indices de cet affaiblissement sont déjà sensibles sur tous les fronts. Michael Klare en recense six, parmi lesquels le remplacement du G7 par le G20, la remise en cause du dollar, le rôle accru du groupe BRIC, le renforcement des liens entre l'Iran et la Chine, et le refus des alliés d'envoyer des renforts en Afghanistan. A ce catalogue il conviendrait d'ajouter le récent refroidissement des relations avec le Japon, sans oublier la nouvelle orientation de la Turquie, qui elle aussi resserre ses liens avec l'Iran et s'éloigne d'Israël. Bienvenue donc, dès aujourd'hui, dans ce nouveau monde des années 2025.

Par Michael T. Klare, TomDispatch, 26 octobre 2009

Note à l'attention de la CIA : Vous n'êtes peut-être pas préparés à voyager dans le temps, mais bienvenue quand même en 2025 ! Vos bureaux sont peut-être un peu exigus, vos droits à exiger de meilleurs locaux se sont sans doute évaporés, et les avantages annexes ne seront peut-être pas à votre goût, mais il faudra vous y habituer. Car telle sera désormais la réalité.

Trêve de plaisanterie. Passons maintenant à la version sérieuse de ce qui précède : En Novembre 2008, le National Intelligence Council (NIC), une branche de la Central Intelligence Agency, a publié le dernier rapport d'une série de publications futuriste, destinées à défricher le terrain pour la future administration Obama. Cette consultation de boule de cristal analytique s'est conclue par un rapport intitulé « Tendances mondiales 2025 », où l'agence prédit que l'hégémonie américaine tendrait à disparaître progressivement au cours des 15 prochaines années - parallèlement à la montée de nouvelles puissances mondiales, en particulier la Chine et l'Inde. Ce rapport examinait de nombreux aspects de l'environnement stratégique du futur, mais sa conclusion la plus remarquable - et qui a fait les unes - était celle d'une érosion à long terme de la domination américaine et de l'émergence de nouveaux concurrents mondiaux. « Bien que les États-Unis puissent rester l'acteur le plus puissant [en 2025] », constatait sans ambages cette étude, la « puissance relative - même dans le domaine militaire - diminuera et les moyens d'actions des USA seront plus limités. »

Ce rapport, appartient déjà au passé. Aujourd'hui, quelques 11 mois plus tard, les choses ont déjà changé. Ces prédictions futuristes devront être adaptées aux réalités rapidement changeantes de la situation actuelle. Bien qu'ayant été publié après le début de la crise économique mondiale, ce rapport a été rédigé avant que cette crise n'atteigne son maximum. Il affirmait donc que le déclin de la puissance américaine serait graduel, s'étendant au-delà de l'horizon de 15 ans qui était celui de l'étude. Mais la crise économique et les événements qui l'ont accompagné ont radicalement bouleversé ce calendrier. À la suite des énormes pertes subies par l'économie américaine durant l'année écoulée, et d'un redémarrage surprenant de l'économie chinoise, la transition des pouvoirs que ce rapport prévoyait s'est accélérée. Lorsque l'on examine les faits, cette année 2025 est déjà là.

De nombreux évènements prévus par le « Global Trends 2025 » se sont en fait déjà déroulés. Le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine - désignés collectivement par l'acronyme BRIC - jouent déjà un rôle beaucoup plus actif dans les affaires économiques mondiales, alors que le rapport prévoyait que cela ne serait le cas que dans une décennie ou deux. Dans le même temps, la position mondiale dominante auparavant monopolisée par les Etats-Unis avec l'aide des grandes puissances industrielles occidentales - le Groupe des 7 (G-7) - s'est déjà affaiblie à un rythme remarquable. Les pays qui autrefois demandaient conseil aux États-Unis sur les grandes questions internationales ignorent maintenant les recommandations de Washington et développent au contraire leurs propres réseaux politiques autonomes. Les États-Unis sont de moins en moins enclins à déployer leurs forces armées à l'étranger alors que les puissances rivales augmentent leurs propres capacités militaires et que les acteurs non étatiques recourent aux tactiques « asymétriques » pour contrecarrer l'avantage de la puissance de feu conventionnelle dont disposent les États-Unis.

Personne ne semble le dire haut et fort - pour le moment - mais exprimons les choses crûment : après que moins d'un an se soit écoulé sur les 15 années qu'analysait le rapport de la CIA, la période de la domination incontestée de l'Amérique sur le monde est arrivée à son terme. Cela pourra prendre une décennie ou deux (ou trois) avant que les historiens ne soient capables de porter leurs regards en arrière et de se prononcer avec certitude sur « le moment où les Etats-Unis ont cessé d'être la puissance dominante de la planète et ont été forcés de se comporter comme un acteur majeur parmi d'autres dans un monde où existent plusieurs grandes puissances rivales. » Cependant, pour les esprits observateurs, les indices de cette grande transition sont déjà visibles.

Six étapes vers un destin de nation ordinaire

Voici la liste de six événements récents qui indiquent selon moi que nous sommes entrés en « 2025 » dès aujourd'hui. Tous les six ont été rapportés par les médias ces dernières semaines, bien qu'ils n'aient jamais été mis en perspective tous ensembles. Ces six évènements (ainsi que d'autres, semblables) forment un motif : ils dessinent une nouvelle ère en formation.

1. Lors du sommet économique mondial de Pittsburgh, les 24 et le 25 septembre, les dirigeants des grandes puissances industrielles, le G-7 (G-8 si l'on inclut la Russie) ont accepté de transférer la responsabilité de la supervision de l'économie mondiale à un groupe plus vaste, plus ouvert : le Groupe des 20 (G-20), incluant la Chine, l'Inde, le Brésil, la Turquie, et d'autres pays en développement. Bien que des doutes aient été soulevés quant à la capacité de ce groupe élargi à exercer un leadership efficace au niveau mondial, il ne fait aucun doute que cette transformation signale un déplacement de la puissance économique dans le monde, de l'Ouest en direction de l'Est et le Sud. Ce déplacement entérine une baisse considérable de la prééminence économique américaine.

« La véritable signification du G-20 n'est pas celle d'un passage de relais du G-7/G-8 mais du G-1 : les États-Unis », a écrit dans le Financial Times Jeffrey Sachs de l'Université de Columbia. « Durant les 33 années du Forum économique du G-7, les États-Unis ont impulsé les décisions économiques les plus importantes. » Le déclin du leadership américain au cours de ces dernières décennies a été obscurci par l'effondrement de l'Union soviétique et par l'avance initiale acquise par les USA dans les technologies de l'information, note également Jeffrey Sachs, mais on ne peut plus désormais se méprendre sur cette transition du pouvoir économique des Etats-Unis en direction de la Chine et des autres locomotives des économiques émergentes.

2. Selon la presse, les rivaux économiques de l'Amérique ont tenu des réunions secrètes (mais pas tant que cela) afin d'étudier une réduction du rôle du dollar US - qui perd de sa valeur - dans le commerce international. Jusqu'à présent, l'utilisation du dollar comme devise internationale procurait aux États-Unis un avantage économique important : ils pouvaient simplement imprimer des dollars pour faire face à leurs obligations internationales alors que les autres pays doivent convertir leurs propres devises en dollars, ce qui entraîne souvent des surcoûts significatifs. Désormais, nombre de grands pays exportateurs - dont la Chine, la Russie, le Japon, le Brésil et les pays pétroliers du golfe Persique - envisagent l'utilisation de l'euro, ou d'un « panier » de monnaies pour leurs échanges commerciaux. S'il est adopté, un tel plan accélérerait la chute vertigineuse du cours du dollar et éroderait encore davantage l'influence américaine sur les affaires économiques internationales.

L'une de ces rencontres aurait eu lieu cet été lors d'un sommet des BRIC. Alors qu'il ne s'agissait que d'un concept il y a un an, lorsque le terme de BRIC a été inventé par l'économiste en chef de Goldman Sachs, le groupe des BRIC est devenu une réalité en juin lorsque les dirigeants des quatre pays ont tenu une session inaugurale à Iekaterinbourg, en Russie.

Le fait même que le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine aient choisi de se constituer en groupe a été considéré comme significatif, car ces pays rassemblent conjointement environ 43% de la population mondiale et devraient représenter 33% du produit intérieur brut mondial d'ici 2030 - à peu près autant que les États-Unis et l'Europe occidentale à cet horizon. Bien que les dirigeants du groupe BRIC aient décidé à ce stade de ne pas former un organe permanent comme le G-7, ils sont convenus de coordonner les efforts visant à développer des alternatives au dollar et à réformer le Fonds Monétaire International, pour que les pays non occidentaux y disposent d'une voix plus forte.

3. Sur le front diplomatique, les efforts de Washington pour obtenir le soutien d'une pression internationale accrue sur l'Iran afin qu'il mette un terme à son programme d'enrichissement d'uranium ont été rejetés par la Russie et la Chine. Un mois après que le président Obama ait annulé le projet de déploiement d'un système anti-missiles en Europe orientale, souhaitant apparemment obtenir le soutien russe sur une position plus dure envers Téhéran, les hauts dirigeants russes ont clairement indiqué qu'ils n'avaient aucune intention de cautionner un renforcement des sanctions contre l'Iran. « Les menaces, les sanctions et les pressions dans la situation actuelle, nous en sommes convaincus, seraient contre-productifs », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey V. Lavrov, après une réunion avec le secrétaire d'État Hillary Clinton à Moscou le 13 octobre. Le lendemain, le Premier ministre russe Vladimir Poutine déclarait que la menace de sanctions était « prématurée ». Étant donné les risques politiques qu'a pris Obama en annulant le programme de bouclier anti-missiles - une mesure largement condamnée par les Républicains à Washington - le refus rapide de Moscou de coopérer avec les Etats-Unis sur le dossier nucléaire iranien ne peut être interprété que comme un signe supplémentaire du déclin de l'influence américaine.

4. On peut tirer exactement la même conclusion après la réunion de haut niveau qui s'est tenue à Pékin le 15 octobre entre le Premier ministre chinois Wen Jiabao et le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Rahimi. « Les relations sino-iraniennes ont connu un développement rapide, depuis que les dirigeants des deux pays ont de fréquents échanges et que la coopération dans le commerce et l'énergie s'est élargie et approfondie », a déclaré M. Wen, au Palais du Peuple. Intervenant à un moment où les États-Unis sont engagés dans une campagne diplomatique vigoureuse pour persuader la Chine et la Russie, entre autres, de réduire leurs liens commerciaux avec l'Iran, en prélude au renforcement des sanctions, cette déclaration chinoise ne peut être considérée que comme une nette rebuffade en direction de Washington.

5. Les tentatives de Washington pour obtenir un soutien international à l'effort de guerre allié en Afghanistan ont également rencontré des réponses étonnamment décevantes. Pour preuve, la manifestation de soutien réticent à l'effort de guerre américain du Premier ministre britannique Gordon Brown lorsqu'il a annoncé le 14 octobre que la Grande-Bretagne enverrait davantage de troupes pour renforcer le contingent britannique dans ce pays - mais seulement 500 de plus, et seulement si d'autres nations européennes augmentaient leur participation militaire, chose qu'il sait sans doute hautement improbable. Jusqu'à aujourd'hui, ce minuscule contingent provisoire représente le total des troupes supplémentaires que l'administration Obama a été en mesure d'obtenir de ses alliés européens, et ce en dépit d'une campagne diplomatique soutenue pour le renforcement de la force combinée de l'OTAN en Afghanistan. En d'autres termes, même l'allié le plus fidèle et docile des USA en Europe ne semble plus disposé à supporter le poids de ce qui est largement perçu comme une couteuse et épuisante aventure militaire américaine dans le Grand Moyen-Orient.

6. Enfin, en un geste dont la portée symbolique est frappante, le Comité International Olympique (CIO) a choisi d'ignorer Chicago (de même que Madrid et Tokyo) et désigné Rio de Janeiro pour la tenue des Jeux Olympiques d'été de 2016. C'est la première fois qu'une nation sud-américaine se voit décerné cet honneur. Avant le vote, Chicago était considérée comme un candidat sérieux, surtout depuis que Barack Obama, qui y a habité, s'était personnellement déplacé à Copenhague pour faire pression sur le CIO. Néanmoins, à la surprise générale, Chicago a non seulement perdu, mais a été éliminée dès le premier tour de scrutin.

« Le Brésil est passé d'un pays de deuxième classe à un pays de première classe, et aujourd'hui, nous commençons à être considéré avec le respect que nous méritons », a déclaré le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, lors d'une célébration de la victoire à Copenhague après le vote. Durant ce processus de décision des Olympiades les États-Unis se sont vus sans ménagement et ostensiblement rétrogradés du rang de seule superpuissance à celui de compétiteur malchanceux, et ce moment symbolisait l'entrée de la planète dans une nouvelle ère.

Devenir un pays ordinaire

Ce ne sont que quelques exemples de développements récents qui me laissent penser que les jours de l'hégémonie américaine sont déjà arrivés à leur terme, des années plus tôt que les services de renseignement américain ne l'avaient prévu. Il est de plus en plus clair que d'autres puissances - même parmi nos plus proches alliés - poursuivent une politique étrangère de plus en plus indépendante, quelles que soient les pressions que Washington tente d'exercer.

Bien sûr, rien de tout cela n'implique que les États-Unis ne pourront pas conserver pendant un certain temps encore la plus puissante économie au monde et, en termes de capacité de destruction, la plus puissante force militaire. Néanmoins, il ne fait aucun doute que l'environnement stratégique dans lequel les dirigeants américains doivent prendre des décisions critiques, lorsque les intérêts nationaux vitaux sont en jeu, a changé de façon spectaculaire depuis le début de la crise économique mondiale.

Plus significatif encore, le président Obama et ses principaux conseillers commencent à contrecœur à remodeler la politique étrangère américaine en ayant à l'esprit cette nouvelle réalité mondiale. Cela paraît évident, par exemple, dans la décision de l'administration de réexaminer la stratégie américaine en l'Afghanistan.

C'est seulement en mars que le président a adopté une nouvelle stratégie de contre-insurrection en Afghanistan, consistant en un renforcement de la présence américaine sur le terrain, accompagné d'un engagement de longue durée pour gagner les cœurs et les esprits dans les villages où les talibans ont réapparu. C'est sur cette base qu'il a limogé le commandant en chef en Afghanistan, le général David D. McKiernan, pour le remplacer par le général Stanley A. Mc Chrystal, considéré comme un partisan plus résolu de la contre-insurrection. Toutefois, lorsque Mc Chrystal a présenté à Obama la facture de cette stratégie - 40 000 à 80 000 soldats supplémentaires (en plus des 20.000 et quelques renforts récemment déployés) - nombreux sont ceux qui ont pâli dans la garde rapprochée du Président.

Un tel déploiement coûtera non seulement des centaines de milliards de dollars au Trésor, ce qu'il peut difficilement se permettre, mais la pression exercée sur l'armée et le Corps des Marines peut devenir presqu'insupportable après ces nombreuses années de déploiements multiples et répétés et de stress en Irak. Ce prix serait plus tolérable, bien sûr, si les alliés de l'Amérique acceptaient de prendre une plus grande part de cette charge, mais ils sont de moins en moins disposés à le faire.

Les dirigeants de la Russie et la Chine ne sont sans doute pas entièrement mécontent de voir les États-Unis épuiser leurs ressources financières et militaires en Afghanistan. Dans ces circonstances, il n'est guère surprenant que le Vice Président Joe Biden, entre autres, préconise un nouveau tournant dans la politique américaine, avec une stratégie moins coûteuse de contre-terrorisme - plutôt que de contre-insurrection - qui viserait pour partie à démanteler Al-Qaïda au Pakistan - à l'aide de drones et des forces spéciales - au lieu de mobiliser de nombreuses troupes américaines (tout en laissant le niveau des forces en Afghanistan relativement inchangé).

Il est trop tôt pour prédire sur quoi va déboucher cette réévaluation par le président de la stratégie américaine en Afghanistan, mais le fait qu'il n'ait pas accepté immédiatement le plan Mc Chrystal et ait laissé libre cours à Joe Biden pour défendre sa position suggère qu'il puisse finir par comprendre ce qu'il y aurait de déraisonnable à accroitre les engagements militaires américains à l'étranger au moment où la prééminence mondiale des USA est sur le déclin.

On perçoit cette prudence d'Obama dans autres décisions prises récemment. Bien qu'il continue d'affirmer que l'acquisition d'armes nucléaires par l'Iran est inadmissible et que l'utilisation de la force pour l'en empêcher reste une option, il a clairement fait en sorte de réduire au minimum la probabilité que cette option - qui pourrait également être compromise par des « alliés » récalcitrants - soit jamais utilisée.

Par ailleurs, il a donné une nouvelle impulsion à la diplomatie américaine, en cherchant l'amélioration des liens avec Moscou et en permettant que soient repris les contacts diplomatiques avec des Etats précédemment considérés comme parias, tels la Birmanie, le Soudan et la Syrie. Cela reflète également la réalité de notre monde en évolution : la posture du « je vaux mieux que toi » et de l'intimidation adoptée par l'administration Bush envers ces pays et d'autres durant près de huit ans n'a que rarement permis d'obtenir quoique ce soit. On peut se représenter cela comme la reconnaissance implicite que les États-Unis sont descendus de leur statut de « superpuissance unique » de la planète à celui de pays ordinaire. C'est après tout ce que font les pays ordinaires : ils engagent des pourparlers diplomatiques avec les autres pays, qu'ils aiment ou non leurs gouvernements actuels.

Bienvenue donc, dans le monde de 2025. Il ne ressemble plus à celui de notre passé récent, lorsque les États-Unis dépassaient de la tête et des épaules toutes les autres nations, et ne convient qu'assez mal aux fantasmes de puissance mondiale nés à Washington depuis l'effondrement de l'Union soviétique en 1991. Mais c'est la réalité.

Pour beaucoup d'Américains, la perte de cette prééminence pourrait provoquer de l'inconfort, voire du désespoir. Mais d'un autre côté, il convient de reconnaitre les avantages qu'il y a à être un pays ordinaire, comme n'importe quelle autre nation : personne ne s'attend à ce que le Canada, la France ou l'Italie envoient 40 000 soldats supplémentaires en Afghanistan, en plus des 68 000 qui y sont déjà et des 120 000 hommes en Irak. Personne non plus ne s'attend à ce que ces pays consacrent 925 milliards de dollars sur l'argent des contribuables à cette fin - ce que coûtent ces deux guerres, selon le National Priorities Project.

Une question demeure : Combien de temps encore persistera à Washington le sentiment que les Américains peuvent se permettre de financer leur rôle mondial, avec le maintien de bases militaires sur une bonne partie de la planète et la poursuite de guerres lointaines au nom de la sécurité mondiale, alors que l'économie américaine perd autant de terrain face à ses concurrents ? Tel est le dilemme auquel le président Obama et ses conseillers doivent se confronter dans ce monde transformé de l'année 2025.

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