lundi 30 juin 2014

Marco Van Hees à La Chambre....

http://ptb.be/articles/intervention-de-marco-van-hees-ptb-la-chambre-tous-les-partis-la-chambre-devraient-pouvoir

Marco Van Hees à La Chambre....

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dimanche 15 juin 2014

LE DÉBARQUEMENT DU 6 JUIN 1944 DU MYTHE D'AUJOURD'HUI À LA RÉALI TÉ HISTORIQUE

LE DÉBARQUEMENT DU 6 JUIN 1944 DU MYTHE D'AUJOURD'HUI À LA RÉALI TÉ HISTORIQUE

samedi 14 juin 2014

▶ Sharyl Attkisson, ex-journaliste à CBS explique son départ de la chaine et parle des médias de masse - Vidéo Dailymotion

▶ Sharyl Attkisson, ex-journaliste à CBS explique son départ de la chaine et parle des médias de masse - Vidéo Dailymotion

jeudi 12 juin 2014

Solidaire (PTB): Un autre regard sur l'Ukraine. Interview de Jean-Marie Chauvier

cf

----- Original Message -----

Sent: Monday, January 27, 2014 1:10 PM
Subject:
Solidaire (PTB): Un autre regard sur l'Ukraine. Interview de Jean-Marie Chauvier

Ukraine :: « La très grande majorité des Ukrainiens ne veut pas de cette nouvelle guerre civile »

Solidaire a interrogé Jean-Marie Chauvier pour mieux comprendre la situation actuelle de l'Ukraine. C'est un journaliste et essayiste belge, spécialiste de l'Ukraine et de l'ex Union soviétique. Connaissant ces pays et la langue russe de longue date, il collabore aujourd'hui au « Monde diplomatique » et à d'autres journaux et sites internet.

Jean Pestieau

Photo Ivan Bandura/Flickr
Solidaire a interrogé Jean-Marie Chauvier (JMC) pour mieux comprendre la situation actuelle de l'Ukraine. C'est un journaliste et essayiste belge, spécialiste de l'Ukraine et de l'ex Union soviétique. Connaissant ces pays et la langue russe de longue date, il collabore aujourd'hui au Monde diplomatique et à divers autres journaux et sites internet.
Quels sont les problèmes économiques pressants qui se posent à la population ukrainienne, principalement les travailleurs, les petits paysans et les chômeurs ?
Jean-Marie Chauvier. Depuis le démembrement de l'Union soviétique en 1991, l'Ukraine est passée de 51,4 à 45 millions d'habitants. Cette diminution s'explique par une baisse de la natalité, une augmentation de la mortalité dues en partie au démantèlement des service de santé. L'immigration est très forte. 6,6 millions d'Ukrainiens vivent maintenant à l'étranger. Nombreux sont les gens de l'est de l'Ukraine qui sont partis travailler en Russie où les salaires sont sensiblement plus élevés, tandis que ceux de l'ouest se sont plutôt dirigés vers l'Europe occidentale, par exemple dans les serres de l'Andalousie ou dans le secteur de la construction au Portugal. L'immigration fait rentrer annuellement, en Ukraine, 3 milliards de dollars.
Alors que le chômage est officiellement de 8 % en Ukraine, une partie importante de la population vit en dessous du seuil de pauvreté : 25 %, selon le gouvernement, jusqu'à 80 % selon d'autres estimations. L'extrême pauvreté, accompagnée de sous-alimentation, est estimée entre 2 à 3% jusqu'à16 %. Le salaire moyen est de 332 US dollars par mois, un des plus bas d'Europe. Les régions les plus pauvres sont les régions rurales à l'ouest. Les allocations de chômage sont faibles et limitées dans le temps.
Les problèmes les plus pressants sont accentués par les risques liés à la signature d'un traité de libre échange avec l'UE et l'application des mesures préconisées par le FMI. Il y a ainsi la perspective de fermeture d'entreprises industrielles, surtout à l'est, ou leur reprise-restructuration-démantèlement par les multinationales. En ce qui concerne les terres fertiles et l'agriculture, se pointe à l'horizon la ruine de la production locale qui est assurée actuellement par les petits paysans et les sociétés par action, héritières des kolkhozes et par l'arrivée en grand des multinationales de l'agro-alimentaire. L'achat massif des riches terres s'accélérera. Ainsi Landkom, un groupe britannique, a acheté 100.000 hectares(ha) et le hedge fund russe, Renaissance, a acheté 300.000 ha [ce dernier chiffre correspond au cinquième des terres agricoles belges].
Pour les multinationales, il y a donc de bons morceaux à prendre : certaines industries, les oléoducs et gazoducs, les terres fertiles, la main d'oeuvre qualifiée.
Quels seraient les avantages et les désavantages d'un rapprochement avec l'Union européenne ?
Jean-Marie Chauvier. Les Ukrainiens - la jeunesse avant tout - rêve de l'UE, de la liberté de voyager, des illusions de confort, de bon salaire , de prospérité, etc. sur lesquelles les gouvernements occidentaux spéculent. Mais, en réalité, il n'est pas question d'adhésion de l'Ukraine à l'UE. Il n'est pas question de libre circulation des personnes. L'UE proposent peu de choses, sinon le développement du libre échange, d'importation massive de produits occidentaux, d'imposition des standards européens dans les produits susceptibles d'êtres exportés vers l'UE, ce qui soulève de redoutables obstacles à l'exportation ukrainienne. La Russie , quant à elle – en cas d'accord avec l'UE –  menace de fermer son marché aux produits ukrainiens. Déjà le marché russe se referme. Moscou a offert des compensations telles que la baisse d'un tiers du prix du pétrole, une aide de 15 milliards de dollars, l'union douanière avec elle-même, le Kazakhstan, l'Arménie,... Poutine a un projet euro-asiatique englobant la majeure partie de l'ancien espace soviétique (hormis les pays baltes) en renforçant les liens avec un projet de coopération industrielle avec l'Ukraine, en intégrant les technologies où l'Ukraine était performante du temps de l'URSS: aéronautique, satellites, armement, constructions navales, etc., en modernisant les complexes industriels. C'est évidemment l'est de l'Ukraine qui est plus intéressé à cette perspective.
Pouvez-vous expliquer les différences régionales qui traversent l'Ukraine ?
Jean-Marie Chauvier. Il n'y a pas d'État-nation homogène en Ukraine. Il y a une diversité d'Ukraine. Il y a des contradictions entre régions. Il y a une diversité d'histoire. Russie, Biélorussie et Ukraine ont eu un berceau commun : l'état des Slaves orientaux (9e-11e s), capitale Kiev, qu'on a appelé « Rous », « Russie » ou « Ruthénie ». Par la suite leurs parcours se sont différenciés : langues, religion, appartenances étatiques. L'Ouest a été longtemps lié au Grand Duché de Lituanie, aux royaumes polonais, à l'Empire austro-hongrois. Après la révolution de 1917 et la guerre civile est née la première formation nationale nommée « Ukraine », co-fondatrice en 1922 de l'URSS. La partie occidentale annexée notamment par la Pologne en a été « récupérée » en 1939 et 1945, puis le territoire actuel de l'Ukraine s'est encore élargi à la Crimée en 1954.
L'est de l'Ukraine est plus industrialisé, plus ouvrier, plus russophone tandis que l'ouest est plus rural, paysan, ukraïnophone. L'est est orthodoxe rattaché au patriarcat de Moscou tandis que l'ouest est à la fois gréco-uniate catholique, et orthodoxe, rattaché au patriarcat de Kiev depuis l'indépendance de 1991. L'Église uniate catholique, notamment à l'ouest en Galicie, a été traditionnellement germanophile, souvent en conflit avec l'Église catholique de Pologne. Le centre de l'Ukraine, avec Kiev, est un mélange des courants de l'est et de l'ouest. Kiev est très majoritairement russophone, ses élites sont pro-opposition et très liées aux ultralibéraux de Moscou.
L'Ukraine est donc partagée – historiquement, culturellement, politiquement – entre l'est et l'ouest, et il n'y a aucun sens à dresser l'une contre l'autre, sauf à miser sur l'éclatement voire la guerre civile, ce qui est sans doute le calcul de certains. A force de pousser à la cassure, comme le font les Occidentaux et leurs petits soldats sur place, le moment pourrait bien venir où l'UE et l'OTAN obtiendront « leur morceau » mais où la Russie prendra le sien! Ce ne serait pas le premier pays qu'on aurait fait délibérément exploser. Nul ne doit ignorer non plus que le choix européen serait également militaire : l'OTAN suivra et aussitôt se posera la question de la base russe de Sebastopol en Crimée, majoritairement russe et stratégiquement cruciale pour la présence militaire en Mer Noire. On peut imaginer que Moscou ne laissera pas s'installer une base américaine à cet endroit !
Que pensez-vous de la manière dont le conflit actuel est présenté dans nos médias ?
Jean-Marie Chauvier. C'est un western ! Les bons « pro-européens », les mauvais « pro-russes ». C'est manichéen, partial, ignorant de la réalité de l'Ukraine. La plupart du temps, les journalistes vont voir les gens qui pensent comme eux, qui disent ce que les Occidentaux ont envie d'entendre, qui parlent l'anglais ou d'autres langues occidentales. Et puis, il y a les mensonges par omission.
Il y a d'abord un grand absent: le peuple ukrainien, les travailleurs, les paysans, soumis à un capitalisme de choc, à la destruction systématique de tous leurs acquis sociaux, aux pouvoirs mafieux de tous bords.
Il y a ensuite l'occultation ou la minimisation d'un phénomène que l'on qualifie de « nationaliste» et qui est de fait néofasciste voire carrément nazi. Il est principalement (mais pas uniquement) localisé dans le parti SVOBODA, son chef Oleg Tiagnibog et la région occidentale correspondant à  l'ancienne « Galicie orientale » polonaise. Combien de fois n'ai-je vu, entendu, lu dans les médias, des citations de ce parti et de son chef comme « opposants » et sans autre précision ?
On parle de sympathiques jeunes « volontaires de l'autodéfense » venus de Lviv (Lwow, Lemberg) à Kiev, alors qu'ils s'agit de commandos levés par l'extrême-droite dans cette région (Galicie) qui est son bastion. Lourde est la responsabilité de ceux – politiques, journalistes – qui jouent à ce jeu, à la faveur de courants xénophobes, russophobes, antisémites, racistes, célébrant la mémoire du collaborationnisme nazi et de la Waffen SS dont la Galicie (et non toute l'Ukraine !) fut la patrie.
Et enfin , les médias passent sous silence les multiples réseaux financés par l'Ouest (États-Unis, UE, Allemagne) pour la déstabilisation du pays, les interventions directes de personnalités politiques occidentales. Imaginons la zone neutre à Bruxelles occupée pendant deux mois par des dizaines de milliers de manifestants exigeant la démission du Roi et du gouvernement, prenant d'assaut le Palais Royal, et acclamant à la tribune des ministres russes, chinois ou iraniens ! On imagine cela à Paris ou Washington ? C'est ce qui se passe à Kiev, Maïdan.
Mon étonnement grandit de jour en jour en constatant l'écart entre les « informations » délivrées par nos médias et celles que je peux collecter dans les médias ukrainiens et russes. Les violences néonazies, les agressions antisémites, les prises d'assaut des administrations régionales : dans nos grands médias, rien de tout cela ! On entend qu'un seul point de vue : les opposants de Maïdan. Le reste de l'Ukraine n'existe pas !
Quelles sont les principaux acteurs en présence ? Qui sont les manifestants à Kiev et ailleurs? Qu'est-ce qui les fédère ? Quelle est la nature du pouvoir en place ?
Jean-Marie Chauvier. L'oligarchie industrielle et financière, bénéficiaire des privatisations, est partagée entre groupes tiraillés entre la Russie et l'Occident. Viktor Ianoukovitch et son Parti des Régions représentent les clans (et la plus grande partie des populations) de l'Est et du Sud. Le Parti des Régions a gagné les élections tant présidentielles que parlementaires à l'automne 2013. Il a également de fortes assises à l'Ouest, en Transcarpatie (aussi appelée Ukraine subcarpathique), une région multiethnique qui résiste au nationalisme. Mais la crise actuelle, les hésitations et les faiblesses du président risquent de lui coûter très cher et de discréditer son parti
Le pouvoir en place est largement responsable de la crise sociale qui profite à l'extrême-droite et aux trompeuses sirènes de l'UE et de l'OTAN. Pouvoir en place impuissant, de fait, défenseur d'une  partie de l'oligarchie et non  de la « Patrie » dont il se réclame. Il a favorisé l'extension de la corruption et des pratiques mafieuses.
Face à lui, 3 formations politiques qui ont leur base surtout dans l'ouest et aussi dans le centre de l'Ukraine. Il y a d'abord Batkivschina (« Patrie »), dont le dirigeant est Arseni Iatseniouk. Il a succédé à l'égérie Ioulia Timochenko, malade et emprisonnée. Ensuite, le parti Oudar (parti démocratique des réformes) dont le leader et fondateur est l'ancien boxeur, Vitali Klitschko. C'est le chouchou d'Angela Merkel et de l'UE. Les cadres de son parti sont formés par la fondation Adenauer. Enfin, le parti néo-fasciste Svoboda (« Liberté ») dirigé par Oleg Tiagnibog. Svoboda est  en filiation directe avec l'Organisation des Nationalistes Ukrainiens (OUN) -fasciste, sur le mode de Mussolini - fondée en 1929 en Galicie orientale sous régime polonais. Avec l'arrivée d'Adolf Hitler en 1933, contact est pris avec le motif « Nous nous servirons de l'Allemagne pour faire avancer nos revendications ». Les relations, avec les nazis, sont parfois tumultueuses – car Hitler ne veut pas d'une Ukraine autonome - mais tous sont fermement unis dans leur objectif commun d'éliminer les communistes et les juifs et d'asservir les Russes. Les fascistes ukrainiens opposent le caractère « européen » de l'Ukraine à celui, « asiatique » de la Russie. En 1939, Andriy Melnik est à la tête de l'OUN, avec le soutien d'Andriy Cheptytskyi, métropolite de l'Eglise gréco-catholique (uniate), germanophile, « leader spirituel » de la Galicie, passée en 1939 sous régime soviétique. En 1940, le radical Stepan Bandera fait dissidence : son OUN-b forme deux bataillons de la Wehrmacht, Nachtigall et Roland, pour prendre part à l'agression menée par l'Allemagne et ses alliés contre l'URSS, le 22 juin 1941. Immédiatement déferle une vague de pogroms.
Depuis plusieurs scrutins, après la « révolution orange » de 2004, l'influence de Svoboda grandit en Galicie et dans tout l'ouest de l'Ukraine, y compris dans les grandes villes avec 20 à 30 % des votes. Pour l'ensemble de l'Ukraine, Svoboda compte pour 10 % des votes. Svoboda est « débordé » par des groupes néo-nazis plus radicaux encore que lui.
Les trois formations politiques, Batkivschina, Oudar et Svoboda, appuyées par l'Occident, réclament depuis deux mois le renversement du gouvernement et du président de la république. Elles exigent de nouvelles élections. Svoboda les entraîne plus loin en organisant un coup d'état perlé au niveau local. Là où il fait règner son régime de terreur, Svoboda interdit le Parti des Régions et le Parti communiste ukrainien.
Le Parti communiste ukrainien appelle à la raison depuis plusieurs semaines. Il a récolté plus de 3.000.000 de signatures pour réclamer un referendum qui devrait décider si l'Ukraine veut un traité d'association avec l'UE ou une union douanière avec la Russie. La situation insurrectionnelle incombe non seulement aux trois partis d'opposition mais aussi au pouvoir, qui a offert le pays et le peuple « sur un plateau » aux dirigeants de la pseudo-opposition, aux groupes d'extrême-droite néo-nazis, aux organisations nationalistes violentes, aux politiciens étrangers qui appellent les gens à « radicaliser les protestations » et à « lutter jusqu'au bout ». Le PC met en exergue les problèmes sociaux. Il a la position la plus démocratique parmi les partis politiques. Mais son influence se limite à l'est et au sud de l'Ukraine.
Quel jeu jouent les grandes puissances (Etats-Unis, Union européenne, Russie) dans l'affrontement actuel ? Que recherchent-elles ?
Jean-Marie Chauvier. Zbigniew Brzezinski, le célèbre et influent géostratégiste étasunien, d'origine polonaise a tracé, dans les années 1990, la stratégie étasunienne pour maîtriser l'Eurasie et installer durablement l'hégémonie de son pays, avec l'Ukraine comme maillon essentiel. Pour lui, il y avait des « Balkans mondiaux », d'un côté l'Eurasie, de l'autre le grand Moyen-Orient. Cette stratégie a donné ses fruits en Ukraine avec la « révolution orange » de 2004. Elle a installé un réseau tentaculaire de fondations étasuniennes – comme Soros et la reganienne National Endowment for Democracy (NED) - qui rémunèrent des milliers de gens pour « faire progresser la démocratie ». En 2013-2014, la stratégie est différente. C'est surtout l'Allemagne d'Angela Merkel et l'UE qui sont aux commandes, aidées par des politiciens étasuniens comme McCain. On harangue les foules sur Maïdan et ailleurs avec une grande irresponsabilité: pour atteindre facilement leur objectif de faire basculer l'Ukraine dans le camp euro-atlantique, dont l'OTAN, ils s'appuient sur les éléments les plus antidémocratiques de la société ukrainienne. Mais cet objectif est irréalisable sans faire éclater l'Ukraine, entre l'est et l'ouest et avec la Crimée qui rejoindra la Russie comme sa population le souhaite. Le parlement de Crimée a déclaré : « Nous ne vivrons jamais sous un régime bandériste (fasciste) ». Et pour Svoboda et les autres fascistes, c'est la revanche de 1945 qu'ils vivent. Je crois malgré tout que la très grande majorité des Ukrainiens ne veut pas de cette nouvelle guerre civile ni de l'éclatement du pays. Mais sans doute, la société est à reconstruire !

 Pour en savoir plus : Jean-Marie Chauvier, Euromaïdan ou la bataille d'Ukraine, 25 janvier 2014, http://www.mondialisation.ca/euromaidan-ou-la-bataille-dukraine/53661855
  ; Ukraine :« quelle position» ?, 13 décembre 2013, publié par la revue « Politique » (Bruxelles) et repris par http://www.mondialisation.ca/ukraine-quelle-position/5361486 ; Allemagne nazie et OUN: repères , voir Le Monde Diplomatique, août 2007, http://www.monde-diplomatique.fr/2007/08/CHAUVIER/15050


La politique antisociale de l'opposition révélée par WikiLeaks

Viktor Pynzenyk, ancien ministre des finances et aujourd'hui membre du parti de l'opposition Oudar, de Vitali Klitchko, a expliqué en 2010 à l'ambassadeur des USA ce qu'il voulait pour l'Ukraine :

• L'augmentation de l'âge de la retraite de deux ans à trois ans
• La suppression des prépensions
• La limitation des pensions pour les retraités qui travaillent
• Le triplement du prix du gaz pour les ménages
• L'augmentation des prix de l'électricité de 40 %
• L'annulation de la Résolution gouvernementale exigeant le consentement des syndicats pour augmenter les prix du gaz
• L'annulation de la Disposition législative interdisant aux fournisseurs communaux de couper les approvisionnements ou de donner des amendes aux consommateurs en cas de non-paiement des services communaux
• La privatisation de toutes les mines de charbon
• L'augmentation des prix des transports, l'annulation de tous les avantages
• L'abolition des aides gouvernementales pour les naissances, les repas gratuits et les livres scolaires (il est écrit : « les familles doivent payer »)
• L'annulation des exonérations de TVA sur les produits pharmaceutiques
• L'augmentation des taxes sur l'essence et l'augmentation de 50 % des impôts sur les véhicules
• Le payement des allocations de chômage après un minimum de six mois de travail seulement
• Le payement des allocations de congé de maladie à partir du troisième jour de congé seulement
• La non-augmentation du minimum vital (en introduisant cependant des possibilités de paiement supplémentaires pour les nécessiteux).

Source: câble diplomatique 10KYIV278 révélé par Wikileaks
http://www.cablegatesearch.net/cable.php?id=10KYIV278&q=elections+ukraine




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L’effroyable imposture impériale en Afrique

c
Sent: Tuesday, January 28, 2014 12:52 PM
Subject: L'effroyable imposture impériale en Afrique
-->
Démystification de l'illusion politique et économique

L'effroyable imposture impériale en Afrique

le 23 janvier, 2014 dans Conflit malien par

http://diktacratie.com/wp-content/uploads/2014/01/mali-hollande-300x269.jpg

« Les jihadistes n'auraient pas fait régner la terreur dans le nord du Mali si Nicolas Sarkozy et un certain Bernard-Henri Lévy n'avaient mis la Libye à feu et à sang, en faisant fi des tragiques conséquences ». C'est l'intellectuelle malienne Aminata Traoré, également ancienne ministre de la Culture et du Tourisme du Mali, qui s'exprime ainsi, dans un livre qu'elle cosigne avec  l'écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop, très judicieusement intitulé « La gloire des imposteurs » (éditions Philippe Rey).
Le livre place en pleine lumière la reprise en main par l'Empire de l'Afrique subsaharienne au travers de l'opération Serval, une agression militaire remaquillée en conte de fées pour traquer le barbu, à coup de chat-bite entre forces spéciales et idiots utiles. « Le compatriote de Talleyrand a sûrement éprouvé le même sentiment de fierté pour son aisance à faire passer la 49è intervention militaire française en Afrique pour un acte de pur altruisme », écrit Boubacar Boris Diop au sujet de François Hollande.
Avant de porter le coup fatal qui donne son titre à l'ouvrage : « Serval, c'est l'imposture dans toute sa splendeur, l'imposture dans toute sa gloire : le succès a dépassé les plus folles espérances des stratèges ».
Les auteurs ne se limitent pas seulement à une critique de l'Etat français pour s'interroger sur les responsabilités du naufrage du Mali et de la sous-région. Ils s'insurgent, assez logiquement, contre le dogme néo-libéral qu'impose le FMI :  « Chacun est sommé de  comprendre qu'il n'y a pas d'alternative à ce modèle économique : on doit changer les gouvernants, on doit aller aux élections, mais il n'est pas question de toucher aux réformes néolibérales pourtant sources de douleur et de colère ».
Mais ils ciblent aussi « l'homme politique africain souvent moins soucieux de convaincre ses compatriotes que de donner des gages de docilité à de lointains parrains étrangers », soulignant en cela l'aberration de dirigeants imposés pour mettre en action des décisions prises hors de l'Afrique.
« La Françafrique est un serpent à deux têtes : l'une à Paris, l'autre dans chacune des capitales concernée. Comme le serpent, elle change de peau, mais fondamentalement les méthodes, le rapport de domination à travers des élites cooptées sont là ! », martèlent Aminata Traoré et Boubacar Boris Diop.
Les livres d'Histoire officiels retiendront que l'intervention de la France au Mali fut couronnée de succès. « La gloire des imposteurs », quelle que soit la couleur de leur peau…


Ainsi sévit l’armée « la plus morale du monde »…

c
Sent: Tuesday, January 28, 2014 12:48 PM
Subject: Ainsi sévit l'armée « la plus morale du monde »…

Ainsi sévit l'armée « la plus morale du monde »…


11 mythes sur la situation en Ukraine

c
Sent: Tuesday, January 28, 2014 12:47 PM
Subject: 11 mythes sur la situation en Ukraine
-->

11 mythes sur la situation en Ukraine


Mondialisation.ca, 27 janvier 2014

Protests continue in Ukraine

La situation en Ukraine donne souvent lieu à de nombreuses interprétations fantaisistes lorsqu'elles ne sont pas mensongères ou propagandistes, par omission ou méconnaissance bien souvent. L'idée de cet article est de tenter de mettre un cadre clair à ces événements, loin de l'impartialité du Mainstream médiatique occidental.
1) Les Ukrainiens qui manifestent se battent pour lutter contre un président illégitime
Malheureusement ce n'est pas totalement vrai. Si la précédente révolution en Ukraine de l'hiver 2004, 2005 s'était déclenchée dans les jours qui ont suivi les résultats d'une élection serrée et peut-être contestable, ce n'est pas le cas aujourd'hui. Le président Viktor Ianoukovitch a été élu le 7 février 2010, soit il y 4 ans, et le scrutin a été déclaré par L'OSCE « transparent et honnête ». Lors de ces mêmes élections, le précédent président, issu de la révolution de couleur, a lui obtenu 5,5 % des voix. Viktor Ianoukovitch est donc tout aussi légitime à ce titre que Vladimir Poutine, Barack Obama ou Angela Merkel.
2) Les Ukrainiens qui manifestent se battent pour l'Europe
Ils seraient même « prêts à mourir pour l'Europe, ce qui devrait nous faire réfléchir » nous affirmaitrécemment Serge July. Malheureusement ce n'est pas réellement le cas.
La lutte ne concerne pas l'Europe mais des conditions de vie difficiles, une corruption endémique et systémique (datant de bien avant l'arrivée au pouvoir d'Ianoukovich) et dont les médias étrangers ne parlent que trop peu. On peut du reste ici constater les réelles motivations qui peuvent pousser une citoyenne lambda à aller manifester à EuroMaïdan, et sans surprise, les raisons sont principalement économiques et non politiques.
Quand aux nombreux nationalistes qui s'offrent une révolution, certains ont pendu des portraits du plus célèbre collaborateur nazi ukrainien dans les bâtiments administratifs publics qu'ils occupent pendant que d'autres se battent en pensant que le combat pour l'Europe est celui de la « fraternité Blanche et Européenne ». Que dire sinon que l'on peut sincèrement douter que Bruxelles ne souhaite les accueillir à bras ouvert?
3) Les Ukrainiens qui manifestent cherchent à sortir d'une domination russe qui perdure
A qui la faute ?
En réalité, la Russie a neutralisé l'Ukraine du jeu géostratégique régional (principalement énergétique) après la révolution précédente de 2005. Cette révolution de couleur avait vu l'accès au pouvoir de l'élite politique dirigée par Viktor Iouchtchenko. Seulement un an après son élection, le nouveau pouvoir ukrainien a déclenché une guerre énergétique en obstruant le transfert du gaz russe vers l'Europe. La construction de South Stream et North Stream était à ce titre destiné à réduire à néant le pouvoir de nuisance de l'Ukraine en tant qu'Etat de transit et permettre un approvisionnement stable de l'Europe par la Russie, comme elle le fait en Turquie via Blue Stream.
Ce faisant, les pertes économiques pour l'Ukraine ont été énormes et la responsabilité incombe au pouvoir politique en place à ce moment. L'Ukraine est aujourd'hui un pays en très mauvaise santé économique et morale, dont une grande partie des jeunes émigrent ou souhaitent émigrer pendant que le pays fait face a une crise démographique absolument terrible dont là encore les médias étrangers ne parlent que trop peu.
4) Les Ukrainiens qui manifestent cherchent à sortir d'une gouvernance qui ruine le pays en le mettant à la merci de la Russie
Aujourd'hui, l'Ukraine est terriblement dépendante de la Russie du point de vue économique. En effet, 23,7% de ses exportations vont vers la Russie et 20% de ses exportations vers L'UE (soit 27 pays), qui ne compte elle que pour 26% des exportations et 31% de ses importations.
Quand à la mainmise de la Russie sur l'économie ukrainienne, elle ne date pas d'hier et de la période Ianoukovitch mais de la période 2002-2004 et a continué de façon importante ses dernières années. Ces investissements lourds russes ont par ailleurs largement contribué a éviter un effondrement économique total de l'Ukraine durant la crise de 2009, année ou la croissance a été de -15% et est depuis deux ans inferieure a 1%. L'accord avec la Russie (permettant à l'Ukraine d'obtenir 15 milliards de dollars) s'apparente donc plus à une nécessité pour éviter la banqueroute qu'à un choix politique. En outre il ne faut pas oublier que la dette à court terme du pays équivaut à plus de 150 % de ses réserves de change et que l'Ukraine doit rembourser six milliards d'euros au Fonds monétaire international d'ici à la fin 2014.
L'accord d'association avec l'UE ne prévoyait lui une aide que de 800 millions d'euros et des conditions d'austérité à la Grecque. Les Ukrainiens peuvent en réalité dire merci sur ce point à leur président.
5) Les Ukrainiens qui manifestent représentent la majorité du peuple
Cela semble vraiment peu plausible. L'Ukraine est un grand pays qui comprend 45 millions d'habitants mais ce sont seulement quelques centaines de milliers de personnes qui manifestent.
Des calculs sérieux ont été fait démontrant que de toute façon la place Maïdan à Kiev ne peut pas contenir plus de 300.000 personnes, comme démontré ici et . Si en novembre et décembre la place était pleine régulièrement, ce n'est plus le cas actuellement. Le mouvement s'essoufflerait il ? En outre parmi les milliers d'activistes qui choisissent la confrontation avec l'Etat se trouvent de nombreux nationalistes et autres radicaux qui ne représentent évidemment pas du tout la majorité des Ukrainiens.
Dans son ensemble si la population ukrainienne semble elle toujours plus décidée à rejoindre l'Union Européenne que l'Union douanière (41% contre 35%), il n'y a donc pas 50% de la population qui souhaite que le pays devienne le énième membre de l'Union de Bruxelles.
6) L'ingérence russe dans cette affaire est honteuse
De quelle ingérence russe parle t-on? A-t-on vu des russes intervenir en Ukraine durant les 10 dernières années ?
Ce sont les occidentaux qui s'ingèrent dans la crise en Ukraine et ce à divers niveaux. L'un des visages de l'opposition est le boxeur Klitchko dont le parti UDAR est soutenu officiellement par la CDU allemande. Ce sont des députés européens qui se sont montrés à Kiev au milieu des manifestants contre le pouvoir ukrainien. Le sénateur américain John McCain est lui aussi intervenu à Kiev en affirmant que l'Europe rendrait l'Ukraine meilleure.
De la même façon, des étrangers (polonais) font partie des blessés et un militant d'extrême droite biélorusse a lui été tué. Que faisaient-ils-là ?
Que n'aurions-nous pas entendu s'il s'était agi de responsables russes proches de Russie Unie ou si la Russie soutenait ouvertement un parti politique comme l'Allemagne le fait en soutenant directement le parti du boxeur Klitchko ?
7) Les manifestants se défendent contre des policiers agressifs et violents
Des violences ont eu lieu des deux cotés, c'est indéniable, regrettable et condamnable et il faut souhaiter (rêvons un peu) que lumière soit faite sur ces événements.
Pourtant les manifestations ont commencé fin novembre et ont longtemps été pacifiques. Pourquoi ont-elles finalement dégénéré comme c'est systématiquement le cas lors des longues semaines de manifestations qui précèdent les révolutions de couleurs ?
Lorsque des incidents ont éclaté et/ou que des bâtiments ont été occupés par la force, l'Etat a réagi. Comment aurait-il pu en être autrement? Dans quel Etat de droit cela se serait passé différemment ? Tolérerait-on en France que 10.000 casseurs saccagent puis occupent le ministère de la Justice ?
Les blogueurs russes donnent une vision des deux cotés de la barricade, il est intéressant de lire les commentaires et de regarder les images pour se faire une idée, voir ici et . Ce que l'on sait, c'est que les manifestants sont également extrêmement violents, sur le modèle des hooligans et supporters de foot. Que l'on en juge sur ces images impressionnantes des bagarres de rue (ici, , ici ou ) où l'on peut voir que les policiers sont brulés vivants à coup de cocktails Molotov ou se font même tirer dessus et tuer ou aussi séquestrer. Est-ce bien l'âme de l'Europe qui transcrit dans le comportement des manifestants ?
8) L'Etat ukrainien doit cesser sa répression contre les manifestants
Partout dans le monde, des manifestations dégénèrent et partout dans le monde, l'Etat rétablit l'ordre et très souvent par la force.
Lorsque dimanche dernier, quelques centaines de manifestants ont attaqué les forces de l'ordre en France suite a la manifestation du « jour de colère », il y a eu 250 interpellations et les autorités francaises n'ont pas hésité à immédiatement « condamner avec la plus grande fermeté les violences contre les forces de l'ordre commises par des individus, des groupes hétéroclites, de l'extrême et de l'ultra droite, dont le but n'est que de créer du désordre en n'hésitant pas à s'en prendre avec violence aux représentants des forces de l'ordre » tout en « saluant le sang froid des policiers et des gendarmes et leur maîtrise devant des comportements totalement irresponsables ».
Pourquoi dès lors n'est-ce pas le cas en Ukraine, alors que depuis quelques jours, 270 policiers ont été blessés, un tué et deux séquestrés ?
On peut se demander ce qui justifie ce double standard et il faut regarder ces images venues des pays occidentaux qui montrent comment les polices des démocraties répriment fortement les manifestants parfois alors que ceux-ci sont bien plus pacifiques que les ultras ukrainiens.
D'anciens policiers occidentaux aujourd'hui à la retraite ont du reste expliqué que dans de telles situations, les policiers ukrainiens n'avaient sans doute pas eu d'autres choix que de répondre comme ils l'ont fait.
Imagine-t-on en France lors de la Manif Pour Tous que des milliers de manifestants assiègent Paris et détruisent le centre ville en occupant des bâtiments ? Non, bien évidemment.
9) Le pouvoir Ukrainien est un pouvoir aux mains d'oligarques qui refusent l'entrée dans l'Europe souhaitée par le peuple
Non, en réalité les choses ne sont pas aussi simples.
Les oligarques ukrainiens dont on parle souvent sont proches du président actuel car comme lui originaires de l'Est du pays, de la partie industrielle du pays. Ce sont ces hommes d'affaires qui poussent le président Ianoukovich à ne pas prendre trop clairement position entre la Russie et l'Europe car leur plus grande crainte est une entrée dans l'Union Douanière qui les mettrait à la merci des gigantesques corporations russes.
10) La seule solution est l'entrée dans l'Europe ou la scission de l'Ukraine en deux
C'est toute l'ambigüité du grand jeu qui se déroule en Ukraine.
La plupart des Ukrainiens comme des manifestants ne veulent pas l'intégration de l'Ukraine en Europe mais rêvent d'une indépendance nationale plus affirmée. L'Europe n'est pour eux qu'un prétexte (unrêve) pour tenter d'exprimer ce souhait d'indépendance nationale plus affirmée. L'idée des manifestants est finalement la même que celle des oligarques proches de Ianoukovitch que les premiers critiquent pourtant : il sera plus facile de manipuler Bruxelles que Moscou.
L'EuroMaïdan est aussi l'expression du désarroi de nombre d'habitants face à la catastrophique situation économique que le pays connaît et qui ne date pas de 2010 et de l'élection d'Ianoukovitch qui a récupéré les rennes du pays en pleine crise mondiale. On trouve les mêmes schémas de pensée en France chez ceux qui accusent Hollande de tous les maux alors que celui-ci est surtout arrivé en poste au plus mauvais des moments politico-historiques récents en France. Le pays étant en réalité dans une situation catastrophique après 30 ans de gestion calamiteuse.
Il est certain que l'Ukraine n'intégrera jamais l'UE dans un avenir proche pour des raisons tant économiques que politiques. Personne ne dit le contraire aujourd'hui. Quand à la scission du pays en deux, elle pourrait résulter non de la volonté des puissances voisines mais surtout d'initiatives citoyennes de régions de l'Ouest et de l'Est, ou du sud (Crimée) qui proclameraient de micro-autonomies locales. Cette solution ne semble pas (encore ?) à l'ordre du jour à moins d'imaginer une Ukraine sans Crimée ?
Sur la tendance longue on constate à l'inverse que la partie Est (pro russe) et centrale/Nord du pays (plus pondérée) se dépeuple plus rapidement que la partie Ouest, pro-européenne électoralement parlant. Cette tendance est plus accentuée au sein des classes d'âges les plus jeunes pendant que les plus de 50 ans sont eux plus enclins a souhaiter une intégration à l'Union douanière, comme on peut le constater ici.
11) Il ne s'agit pas d'une révolution de couleur, les gens sont volontairement dans la rue
C'est justement l'équation essentielle de fonctionnement d'une révolution de couleur : une masse sincère doit être attisée à descendre dans la rue pour défendre des intérêts qui sont soient légitimes, soit dont on l'a convaincu qu'ils l'étaient.
La désinformation en cela aide énormément à préparer ces masses qui sont cela dit drivées par des activistes ou des leaders politiques. Ceux qui ont des doutes à ce sujet peuvent lire l'entretien donné à ce sujet par l'un des maitres à penser et activiste de la révolution de couleur en Serbie.
En toile de fond, les leaders occidentaux utilisent cette situation pour tenter d'extraire une nouvelle fois l'Ukraine de la sphère d'influence russe sur le plan stratégique, politique et militaire, en étant prêts à créer un précédent historique et politico-juridique extrêmement dangereux: renverser un pouvoir légitime par le biais de groupes radicaux d'extrême droite. On voit bien les nombreuses ingérences extérieures dans ces événements (voir point 6) masqués du reste par une intense propagande sur la soi-disant ingérence russe.
Les manifestants ukrainiens ne se rendent eux pas compte bien entendu que leur révolution est destinée à servir des intérêts supérieurs, non nationaux, car ils sont sincères dans leur souhait de simplement vivre mieux.
Alexandre Latsa
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Comment l’Europe fait passer ses déchets informatiques pour des dons « humanitaires »

Recyclage ?

Comment l'Europe fait passer ses déchets informatique pour des dons « humanitaires »

par Rachel Knaebel

Chaque Français produit 20 kg de déchets électriques et électronique par an ! Que deviennent notamment nos millions de téléphones, d'ordinateurs ou de tablettes devenus obsolètes ? Une partie de ces équipements électroniques est collectée par une filière de traitement des déchets. Un très petit nombre est réparé. Et des milliers de tonnes sont envoyées, illégalement, vers les décharges d'Afrique ou d'Asie. Les autorités commencent à agir pour limiter la casse. Mais les multinationales qui gèrent la filière du recyclage ont-elles vraiment intérêt à privilégier de véritables solutions ? Enquête sur le parcours de nos déchets et les intérêts en jeu.
C'est une déferlante. Environ 900 millions de smartphones se sont vendus dans le monde en 2013, dont 15 millions en France (50 millions depuis 2008). Plus de 300 millions de PC continuent d'être livrés sur la planète. Plus de 100 millions d'Européens possèderont une tablette tactile en 2016 [1]... Les parts de marché des fabricants – Acer, Apple, Dell, HP, Samsung... – se portent bien. Les décharges africaines de déchets informatiques également.
« Après Noël, il y a toujours plus de déchets électroniques qui arrivent. Les gens achètent du nouveau matériel et jettent l'ancien. Du coup, plus de gens travaillent sur les décharges ici », explique Mike Anane, journaliste ghanéen. « Dans la décharge d'Agbogbloshie, 10 000 personnes en moyenne s'occupent du démantèlement des déchets électriques et électroniques. » Des dizaines de milliers de personnes qui se rendent malades à démonter des appareils et à brûler les câbles. Agbogbloshie, dans la banlieue d'Accra ; la capitale, est la plus grande décharge de déchets électroniques au Ghana.
Mike Anane travaille depuis dix ans sur les exportations illégales de déchets d'équipements électriques et électroniques (appelés DEEE ou D3E). « Au début, ces déchets arrivaient par demi-camions. Le phénomène a explosé ces huit dernières années. » Aujourd'hui, il évalue à 500 le nombre de containers de D3E qui arrivent tous les mois au port ghanéen de Tema. Sur place, dans les décharges à ciel ouvert, les équipements sont démantelés, une partie récupérée, le reste brûlé, sans protection suffisante pour les travailleurs du site. Avec des conséquences désastreuses pour les populations locales : le site d'Agbogbloshie est classé parmi les dix endroits les plus pollués au monde, selon le classement effectué par l'ONG suisse Greencross et l'institut américain Blacksmith [2]. « Les déchets électroniques sont toxiques. Ils contiennent des substances cancérigènes », rappelle le journaliste ghanéen [3]. Comme les fluides frigorigènes pour les réfrigérateurs, les tubes cathodiques, les écrans à cristaux liquides, interrupteurs au mercure, ou simplement du plomb, du cadmium, du chrome…

Exportations de déchets déguisées en dons humanitaires

La convention internationale de Bâle (entrée en vigueur en 1992), interdit l'exportation de déchets dangereux des pays membres de l'OCDE vers ceux du Sud. En Europe, les règles sont encore plus strictes : une directive européenne a structuré en 2002 la filière de la collecte et interdit à ses États membres d'exporter leurs déchets, dangereux ou non, pour les faire éliminer dans un pays étranger. Malgré une convention internationale vieille de plus de vingt ans et une législation européenne, rien n'y fait. Les déchets s'empilent au Sud. Pourquoi ? « Les États-Unis n'ont pas ratifié la convention de Bâle, rappelle Mike Anane. Et les pays européens font passer les exports de déchets électroniques pour des dons d'équipements usagers ».
Envoyer en Afrique ou en Asie des équipements électroniques hors d'usage sous couvert d'en faire un don « charitable » : la pratique est répandue en Europe. Les objets sont déclarés par les transporteurs comme des biens de seconde main. Car les exports de matériel électronique d'occasion sont, eux, autorisés. L'Agence européenne de l'environnement estime qu'entre 93 000 et 216 000 tonnes d'équipements électroniques usagés ont été exportées par l'Allemagne vers des pays non européens en 2008 [4]. Soit l'équivalent du poids d'une trentaine de tours Eiffel ! Mais près d'un tiers des équipements électroniques ou électriques importés au Ghana en 2009 étaient en fait hors d'usage, estime le secrétariat de la Convention de Bâle à l'Onu [5]. Ces déchets déguisés en matériel d'occasion viennent d'Europe, pour 85% d'entre eux. Bizarrement, dans ce sens, la « forteresse Europe » semble bien laxiste.

10% des déchets français envoyés à l'étranger

Et en France ? 10% des déchets électriques et électroniques des particuliers – évalués à 20 kg par habitant et par an ! – seraient exportés chaque année, d'après une estimation récente. Soit près de 130 000 tonnes [6]. « Normalement, la filière française agréée de gestion des D3E est organisée de manière à empêcher les exportations », explique Laura Caniot, chargée de mission au Centre national d'information indépendante sur les déchets (Cniid). Ici, les producteurs et distributeurs d'équipements électriques et électroniques ont l'obligation (depuis 2005) d'assurer l'enlèvement et le traitement de leurs produits en fin de vie. Collecte, tri, traitement… sont donc gérés par des organisations agréées par l'État, appelées éco-organismes. « Mais depuis quelques années, on assiste à une explosion des achats de petits appareils high-tech. La filière ne s'est pas encore adaptée à ce phénomène », constate Laura Caniot. Seul un tiers des D3E sont collectés par la filière officielle ! Le reste, entre 60 et 70% des déchets, part avec les ordures ménagères. Une partie sera récupérée par l'économie informelle, l'autre partira fumée dans les incinérateurs, s'entasseront dans des décharges ici... ou en Afrique [7].

Depuis quelques années, les autorités commencent à réagir. Une entreprise française de recyclage de D3E en Champagne-Ardenne a ainsi été condamnée en 2012 pour exportation interdite de déchets. Elle transférait vers la Belgique et la Hollande – et leurs terminaux portuaires – des D3E collectés gratuitement auprès des administrations. Les déchets, principalement des écrans d'ordinateurs, étaient ensuite exportés illégalement vers Hong-Kong et le Vietnam, des pays hors OCDE. Le tribunal, saisi par l'association France nature environnement, a jugé qu'au vu « des conditions de stockage de ces matériels, entassés sans aucune précaution », il ne s'agissait pas de « produits d'occasion destinés à une seconde vie », contrairement à ce qu'affirmaient les dirigeants de l'entreprise. Il est donc possible de juger ces abus. Encore faut-il les repérer.

Trop peu de contrôles

Les installations qui traitent les D3E sont contrôlées par les Directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal), qui dépendent du ministère de l'Écologie. « Il y de moins en moins de contrôle de ces installations, faute de moyens », regrette Sophie Bardet-Auville, du service juridique de France nature environnement (FNE). Les installations de traitement des D3E sont contrôlées tous les deux à trois ans. « Et il n'y a pas de contrôle systématique aux frontières, déplore Laureline Bourit, coordinatrice du réseau de prévention et gestion des déchets de FNE. Les douaniers vérifient certains chargements de temps en temps, mais les moyens attribués aux douaniers sont limités. »
Interpol a toutefois mené fin 2012 une première opération contre le commerce illégal de déchets électroniques. Le gouvernement ghanéen a de son côté interdit l'importation de réfrigérateurs d'occasion [8]. Et la nouvelle directive européenne (qui doit être transposée dans les pays membres d'ici le 14 février) veut renforcer la lutte contre les exportations de D3E. Désormais, ce sera à l'entreprise d'exportation de prouver que les appareils sont bien en état de marche [9].

Toujours pas d'incitation à réparer

Mais rien, dans la nouvelle législation européenne, ne pousse à la réparation des équipements plutôt qu'à leur recyclage (c'est-à-dire la simple récupération d'une partie des composants). « Nous voudrions que 5% des D3E collectés soient réparés, indique Michal Len, directeur du réseau européen Rreuse, qui regroupe les entreprises sociales de recyclage de D3E. Mais la directive européenne ne présente finalement qu'un objectif conjoint de recyclage ou de réemploi. Sans incitation concrète, les filières vont remplir leurs obligations a minima, sans forcément faire le choix qui est le meilleur pour l'environnement. » C'est d'autant plus regrettable que la réparation crée plus d'emplois que la simple récupération de composants. « Dans le réseau d'entreprises d'insertion Envie, pour 1 000 tonnes de D3E collectés et traitées, la réparation fait travailler 35 équivalents temps plein, contre seulement sept en cas de recyclage », détaille Michal Len.
En France, les réseaux Envie et Emmaüs (tous deux membres de Rreuse) ont un partenariat avec Eco-systèmes, qui collecte les trois-quarts des D3E ménagers français. Ce qui a permis la réparation de 478 000 appareils, en 2012. Cela peut sembler beaucoup. Mais ce n'est que 1,3% des plus de 37 millions d'appareils collectés par l'éco-organisme la même année ! Bien loin des 5% demandés par Michal Len, donc [10].

Des éco-organismes gérés par les géants de l'électroménager

Les éco-organismes français ont-ils vraiment intérêt à promouvoir le réparation des objets collectés ? « Le système des éco-organismes fonctionne plutôt bien. Mais ceux-ci misent encore beaucoup plus sur le recyclage que sur la réutilisation. C'est normal puisqu'ils sont gérés par les entreprises qui produisent et distribuent les équipements ! », analyse Laureline Bourit, de FNE. Les éco-organismes sont des sociétés de droit privé, à but non lucratif, agréés par l'État pour une mission d'intérêt général. Mais dans leurs conseils d'administration siègent les géants du secteur électronique et électroménager. Eco-systèmes est présidé par un responsable de l'entreprise Seb, Alain Grimm-Heckersont, et ses administrateurs sont issus de Darty, But, Saturn, Philips, Samsung… Idem chez les deux autres éco-organismes agréés pour la branche, ERP et Ecologic.
Mélissa Bire, porte-parole d'Eco-systèmes, défend ce fonctionnement : « La directive européenne de 2002 a mis en place le principe de « responsabilité élargie du producteur ». C'est donc la loi qui demande aux producteurs de s'organiser pour traiter les D3E. Ils ont simplement transféré leur responsabilité à ces éco-organismes. La porte-parole assure : « Nous ne sommes pas des représentants des producteurs. »
Soit. Mais le rôle de ces éco-organismes est bien d'agir au service de leurs adhérents, producteurs et distributeurs, pour assurer le respect de leurs obligations légales. Et pas pour une meilleure protection de l'environnement. « Les producteurs et distributeurs écrivent eux-mêmes les règles du jeu auxquelles ils doivent se soumettre. Ils ne sont pas dans une démarche de prévention, tranche Laura Caniot, du Cniid. Ce n'est pas dans leur intérêt de dire qu'il faut acheter moins de produits, qu'ils soient plus facilement repérables, qu'ils aient une durée de vie plus longue. C'est un gros problème. »

A quoi sert l'éco-participation ?

Un problème qui resurgit avec la question des éco-participations, cette contribution payée par l'acheteur lors de l'acquisition d'un appareil neuf et reversée aux éco-organismes pour financer la gestion des déchets. Cette participation sert à financer le système de traitement des D3E. Mais son montant est extrêmement bas : en moyenne un euro pour un aspirateur, 30 centimes pour une tablette tactile, 10 centimes pour un ordinateur portable. Trop peu pour financer le ramassage, le démontage, la récupération ? « Il faut résonner en terme de tonnage, avec les économies d'échelles qui correspondent », note Mélissa Bire, porte-parole d'Éco-systèmes.
« Pour collecter et recycler un ordinateur, il faut évidemment plus que ça », assure pourtant Claude Bascompte, des Amis de la Terre. Il a siégé jusqu'à cette année à la commission d'agrément des éco-organismes de D3E. « Le niveau de l'éco-participation est bas parce que le niveau de la collecte des D3E est bas. Aujourd'hui, un tiers des déchets sont collectés. Mécaniquement, si le niveau de collecte augmente, les éco-contributions devront augmenter. Donc, ce n'est pas forcément dans l'intérêt des éco-organismes de collecter plus. » Une éco-contribution plus élevée pourrait faire hésiter les consommateurs lors de l'achat. « Entre l'intérêt particulier des producteurs et l'intérêt général de réduction des déchets, il y a des contradictions », conclut Claude Bascompte.

Des produits longue durée, innovation impossible ?

Une solution serait de moduler le niveau de cette contribution en fonction de la conception du produit, avec une prise en compte « des matériaux plus ou moins toxiques, de la durée de vie des produits, de la facilité de les réparer, de l'accès plus ou moins aisé aux pièces détachées », explique Laureline Bourit. Une réforme semble en tout cas indispensable face à l'arrivée constante de nouveaux produits électroniques à la durée de vie toujours plus courte. « Les nouvelles tablettes et nouveaux smartphones vont être encore plus rapidement jetés à cause de l'obsolescence des logiciels, explique Camille Lecomte, chargé de mission pour l'ONG Les Amis de la Terre [11] Et ce sont des produits qu'on ne sait pas recycler dans de bonnes conditions aujourd'hui. Dans un smartphone, il y a une quarantaine de métaux différents. En France, on ne sait en recycler que 17. »
Pourtant la consommation de ces appareils est en pleine explosion. Le volume mondial de déchets électroniques va augmenter d'un tiers dans les cinq prochaines années, selon une estimation de l'initiative Solving the e-waste problem – qui réunit Nations Unies, industries, instituts de recherche et ONG. À qui la faute ? En grande partie aux producteurs qui mettent en place des stratégies bien pensées pour inciter, voir contraindre, à acheter toujours plus souvent un nouvel appareil : des batteries intégrées qui ne durent que 18 mois, des pièces détachées qui changent à chaque génération de produits, des systèmes d'exploitation impossibles à mettre à jour sur des modèles anciens… Pour pousser le consommateur à acheter les fabricants savent faire preuve d'imagination et d'« innovation ». Pas pour recycler ni réparer.
Rachel Knaebel
- Voir lereportage photographique d'Andrew Mc Connel dans les décharges ghanéennes (photo de une)
- A lire, le rapport des Amis de la Terre : Obsolescence des produits high-tech : Comment les marques limitent la durée de vie de nos biens
Illustration : Pawel Kuczynski

Notes

[1] Source : zdnet et le Journal du Net.
[2] Voir ici et ici.
[3] Greenpeace a documenté en 2008, à l'aide de prélèvements effectués sur place, la contamination du site en produits chimiques dangereux et métaux lourds. Voir ici.
[4] Source : Movements of waste across the EU's internal and external borders, p 27. À télécharger ici.
[5] DEEE en Afrique : État des lieux. Juin 2012. À télécharger ici. L'autre pays africain le plus touché par le phénomène est le Nigeria.
[6] Le gisement de D3E en France est estimé à 1,3 million de tonnes.
[7] Sur ces 60 à 70% des D3E qui échappent à la filière agréée, 30 à 40% sont, selon les estimations, gérés par des ferrailleurs non agrémentés. 8 à 10%, principalement du petit high-tech, atterrissent dans la poubelles et finissent donc en incinérateurs ou en déchèterie.
[8] Ce qui n'a pas empêché l'arrivée cet automne de milliers de réfrigérateurs usagés envoyés, malgré l'interdiction, par une entreprise britannique de recyclage.
[9] La directive doit contraindre les exportateurs à fournir, en cas de contrôle, la preuve que les objets sont bien en état de marche, alors qu'il appartient aujourd'hui aux douanes ou autres autorités de prouver qu'ils ne le sont pas. Le décret qui doit transposer la directive dans le droit français veut ainsi obliger les exportateurs à montrer une « preuve d'évaluation ou d'essais, sous la forme d'une copie des certificats d'essais ou autres preuves du bon fonctionnement, pour chaque article du lot » et à équiper les objets transférés d'« une protection appropriée contre les dommages pouvant survenir lors du transport, du chargement et du déchargement. » Sans ces conditions, les chargements seraient classés comme déchets.
[10] Sur la part D3E des particuliers collectés par la filière agréée en France, la plus grande partie, 80%, sont recyclés. C'est à dire qu'une partie des composantes et matériaux sont récupérées. 18% de ces D3E collectés sont incinérés, et environ 2% sont réparés, selon les chiffres de 2011 fournis par la Cniid.
[11] Auteure d'un rapport, à télécharger ici sur l'obsolescence de la high-tech.

Comment l'en sortir cet animal en péril ?

c
Sent: Thursday, February 20, 2014 4:10 PM
Comment l'en sortir cet animal en péril ?


Πάρα πολύ  Κ Α Λ Ο !!!!!!!!





 
Le Problème n'est pas de savoir comment ils sont arrivés là,
mais surtout comment les en sortir ?
Surtout le dernier !!!

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